Les Capsules Temporaires

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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L’exposition de la semaine :

Coollustre / 2003

Du 24 mai au 28 septembre 2003, la Collection Lambert accueille le troisième opus de la célèbre Trilogie Clinique d’Éric Troncy. Après Dramatically Different et Weather EverythingCoollustre constitue une caisse de résonnance pour l’affirmation de nouvelles manières de concevoir des expositions au début du XXIe siècle. Proche des gestes initiés par Harald Szeemann dans les années 1960 ou par Bob Nickas au début des années 1980, Éric Troncy y déploie autant de récits sensibles faisant du curateur un auteur à part entière des situations/moments/exposition qu’il crée à travers des mécanismes de display inédits.

Photographe : Pascal Martinez

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La Capsule Temporaire #Coollustre

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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L’exposition de la semaine :

La disparition des lucioles / 2014

En 2014, pendant les travaux d’aménagement de la future Collection Lambert agrandie, Éric Mézil (directeur de la Collection Lambert jusqu’en 2017) et son équipe, décident de ne pas cesser l’activité artistique du musée et font le pari fou d’investir l’ancienne prison Sainte Anne, à deux pas du Palais des Papes.

Photographe : François Halard

La disparition des lucioles est une exposition immersive constituée à partir du bâtiment, de son histoire et des œuvres de la collection privée d’Enea Righi dont les ensembles de certains artistes sont complétés par les œuvres d’autres grandes collections publiques ou privées.

Le titre qui emprunte au célèbre texte que Pasolini publia en 1975 dans le Corriere imprègne le cheminement du visiteur de part en part, si bien que l’exposition se vit comme une expérience sensible dans laquelle les lieux si chargés de mémoire et les œuvres se combinent de manière que survivent ces lucioles chères au cinéaste italien. Il y est question d’enfermement bien sûr, mais aussi du temps qui passe, de la solitude et de l’amour.

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La Capsule Temporaire # La disparition des lucioles

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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L’exposition de la semaine :

Le Grand Tour / 2008

Exposer la Collection Lambert à Rome  au printemps 2008, dans les espaces fameux ou inconnus de la Villa Médicis, était un rêve depuis l’installation du musée dans l’hôtel de Caumont à Avignon, en 2000. C’est grâce à la rencontre entre Richard Peduzzi, alors directeur de l’Académie de France à Rome et Yvon Lambert, que ce projet honorifique a été rendu possible. Car si tout le monde peut rêver d’exposer un jour à la Villa Médicis, cette exposition démontre que ce souhait était le fruit d’une réflexion où il apparaissait évident que présenter les chefs-d’œuvre de la collection avignonnaise à Rome, dans l’un de ses plus beaux palais, avait un sens.

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L’exposition de la Collection Lambert démontrait une fois encore que la rupture supposée entre l’art contemporain et les arts du passé est totalement usurpée. Mieux encore, les choix artistiques d’Yvon Lambert entrent en résonance avec la culture classique : Virgile, Cicéron, Héliogabale, Dante, Goethe, Stendhal d’un côté, Poussin ou Caravage, Corot ou Uccello, Delacroix ou Le Bernin de l’autre, ont toujours nourri les orientations de la collection, les acquisitions les plus anciennes, celles des années 1960 et celles qui se poursuivent aujourd’hui.

L’exposition  « Le Grand tour », en référence à ces voyages de plusieurs mois que les intellectuels européens effectuaient en Italie à partir du XVIIe siècle, donnait à voir à travers plus de 40 artistes cette passion toute personnelle qui anime le collectionneur pour la ville de Rome et son histoire.

Les photographies de l’exposition ont été prises par le célèbre photographe italien Claudio Abate, décédé à Rome en 2017.

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La Capsule Temporaire # Le Grand Tour

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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2013

Le titre de cette exposition renvoie à l’histoire de Jeanne la Papesse, cette incroyable légende médiévale antérieure à la venue des papes à Avignon. Un personnage érudit et charismatique fut élu pape et régna comme tel au IXe siècle jusqu’à ce qu’on découvre que ce représentant de Dieu sur terre était enceinte. L’enfant fut délivré prématurément en couche lors d’une procession publique à l’issue de laquelle Jeanne la Papesse et son enfant décédèrent.

 

 

Crédit photo : Pascal Martinez

 

 

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C’est sous l’égide de cette figure emblématique qu’ont été sélectionnées cinq femmes artistes, telles des papesses de l’art moderne et contemporain : Camille Claudel, Louise Bourgeois, Kiki Smith, Jana Sterbak, Berlinde De Bruyckere.

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Dans l’exposition, leurs œuvres dialoguent d’un lieu à l’autre et tissent ensemble des liens esthétiques et thématiques : la filiation père/mère/enfant chère à Camille Claudel, Louise Bourgeois ou Kiki Smith, le corps en métamorphose – Berlinde De Bruyckere, Kiki Smith –, l’alchimie médiévale reliant les êtres et les planètes – Kiki Smith, Jana Sterbak, Louise Bourgeois…

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Les ensembles d’œuvres de ces papesses ont été sélectionnés de sorte qu’ils restituent à Avignon son histoire médiévale, période où les mystères étaient les théâtres primitifs permettant d’exorciser la peur du diable et les prophéties chères à notre Nostradamus provençal.

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La Capsule Temporaire # Les Papesses
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À l’occasion des dix ans de la création de la Collection Lambert, la Ville d’Avignon a souhaité organiser une grande exposition consacrée à l’œuvre foisonnante et protéiforme de Miquel Barceló, artiste partageant sa vie entre Paris, sa Majorque natale et le Mali des Dogons. Cette exposition a été assuré par la Collection Lambert en Avignon et présentée dans trois lieux historiques de la cité papale représentant l’extraordinaire richesse patrimoniale et culturelle d’Avignon.

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La présence de Miquel Barceló en ces lieux fait écho à la mémorable visite que les Rois de Majorque avaient faite au XIVe siècle aux papes installés en Avignon ainsi qu’à l’événement proposé quatre ans avant sa mort par Pablo Picasso qui, en 1970, avait créé une de ses dernières grandes expositions de peintures dans la Chapelle du Palais des papes.

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De Velimir Khlebnikov à Paul Ceylan, de Wagner à Corneille, Kant et Friedrich aux Reines de Frances, Anselm Kiefer fouille l’héritage du passé dans un geste héroïque dont la force et l’érudition sont aussi admirables que dérangeantes. La violence y lutte contre la violence, la puissance destructrice contre la destruction, la mémoire contre l’oubli.

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La Capsule Temporaire # Terramare

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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2019

L’exposition « Francesco Vezzoli, Le Lacrime dei poeti », a été conçue avec l’artiste autour d’un ensemble d’une vingtaine de ses sculptures récentes dont certaines réalisées spécialement pour Avignon, en dialogue avec des séries d’oeuvres emblématiques de Cy Twombly, Giulio Paolini ou Louise Lawler, toutes empreintes de mythologie et de classicisme. 

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Crédits :
Alessandro Ciampi
Pascal Martinez
© Cy Twombly Foundation
© Francesco Vezzoli
© Louise Lawler / Metro Pictures, New York

Les peintures et dessins de Cy Twombly évoquant avec la grâce et la force d’un geste ou d’un mot les mythes antiques, les collages et installations aussi conceptuels que sacrés de Giulio Paolini et les photographies de sculptures antiques réalisées avec ironie par Louise Lawler dans les grands musées qui les abritent ou chez des collectionneurs privés, sont ici transportés dans une réflexion sur l’histoire de l’art et le contemporain par les agencements audacieux ou les sculptures mêmes de Francesco Vezzoli.

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Crédits :

Matthew Septimus
Pascal Martinez
© Francesco Vezzoli

À travers les dialogues sensibles et singuliers que ces gestes radicaux tissent avec l’héritage classique, à travers les oeuvres de Francesco Vezzoli faites de sculptures anciennes achetées aux enchères pour être transformées, réagencées, complétées, il est non seulement question d’appréhender comment différentes générations d’artistes se sont confrontées à l’histoire de l’art et à la représentation classique, mais aussi de dessiner les contours de l’idée même du contemporain en art.

« Comme si cette invisible lumière qu’est l’obscurité du présent projetait son ombre sur le passé, tandis que celui-ci, frappé par ce faisceau d’ombre, acquérait la capacité de répondre aux ténèbres du moment. » (Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain ?, 2008)

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Pascal Martinez
Alessandro Ciampi
François Deladerrière
Franck Couvreur
© Francesco Vezzoli
© Cy Twombly Foundation

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Pascal Martinez
François Deladerrière
© Francesco Vezzoli
© Cy Twombly Foundation

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Pascal Martinez
François Deladerrière
© Francesco Vezzoli
© Louise Lawler / Metro Pictures, New York
© Giulio Paolini

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La Capsule Temporaire # Francesco Vezzoli, Lei lacrime dei poeti

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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On aime l’art !

Un choix d’Éric Mézil parmi les peintures, dessins, sculptures, installations, photographies et vidéos de la collection d’agnès b.

6 juillet – 5 novembre 2017

Avant l’ouverture en 2020 de la FAB, la Collection Lambert présentait une grande exposition de la collection d’agnès b.

L’idée de réaliser son portrait aux multiples facettes n’a alors jamais été conçue avec cette ampleur. À la fois styliste, réalisatrice d’un film sélectionné à la Mostra de Venise, Je m’appelle Hmmm…, intimement liée au monde de la musique, mécène, agnès b. est surtout une grande découvreuse d’artistes depuis l’ouverture la galerie du Jour agnès b. en 1983.

Crédits photo : Philippe Daval

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Liés d’une même passion pour l’art, d’un même amour pour la création et les individus engagés dans les aspects les plus sensibles de la vie, agnès b. et Yvon Lambert se rejoignent à bien des égards, tant par leur implication fusionnelle avec les artistes pour lesquels ils sont engagés que par leur éclectisme et leur regard avant-gardiste, faisant d’eux les témoins de leur temps.

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C’est presque tout naturellement que 400 œuvres de la collection d’agnès b. sont venues occuper les espaces de notre institution, comme autant de témoignages qui dessinent un portrait de cette femme libérée de toute convention et d’une collection tournée vers l’avant-garde, dont les œuvres ont été acquises pour être partagées.

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Si l’engagement, le politique, imprègnent de part en part le parcours d’agnès b., ils marquent de leur empreinte l’ensemble de cette présentation exceptionnelle. La peinture, l’amour, les rêveries, la musique, le cinéma expérimental, l’adolescence, la modernité, l’avant-garde, le dépassement des frontières établies, qu’elles soient physiques, sociales ou mentales, l’Afrique, sont autant de paysages esthétiques dont l’exploration s’offre au visiteur à travers la richesse et la diversité des œuvres exposées, traversés par la nécessité d’un engagement total dans l’expérience de la vie, la lutte pour la liberté.

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La Capsule Temporaire # On aime l’art ! Collection agnès b.

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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Roni Horn, 2009

L’amour marin, l’amour terrien, l’amour céleste : c’est autour de cette trilogie des sentiments amoureux et de ces émotions esthétiques que la grande artiste américaine Roni Horn nous convie à travers une immense rétrospective que la Collection Lambert consacre cet été dans la totalité des espaces de son hôtel particulier, ainsi que dans la Grande Halle des anciens entrepôts SNCF d’Arles, dans le cadre des Rencontres internationales de la Photographie.

Crédits photo : Pascal Martinez

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L’artiste américaine cite la poésie d’Emily Dickinson comme une référence devenue un leitmotiv de son œuvre, au même titre que l’est son ami défunt, cet amour céleste, le grand artiste Felix Gonzalez-Torres, ou que le devient l’Islande, cette île devenue la seconde maison de l’artiste, son nouveau nid et son atelier à ciel ouvert, entre l’amour marin et terrien.

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Artiste rare, discrète et respectée, mystérieuse et pourtant admirée, elle avait été deux fois présentée à Paris, en 1999 avec une exposition de photographies réalisée à l’Arc, au musée d’art moderne de la Ville, puis en 2004 au Cabinet des dessins du musée national d’Art moderne. Car Roni Horn excelle autant avec l’art de la photographie, celui de la sculpture qu’avec les dessins qui prennent quasiment la forme d’immenses peintures.

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L’exposition qui regroupe puis de 120 œuvres dont la plupart jamais présentées en France est la plus complète et la plus riche. Il faut dire que la Collection Lambert s’est épaulé de deux grandes institutions prestigieuses qui ont pu réunir des prêts rares, tant certaines œuvres sont fragiles ou difficilement transportables : la Tate Modern de Londres, qui a accueilli l’exposition au printemps 2009, puis après la venue à Avignon, The Withney Museum of American Art de New York, et enfin The Institute of Contemporary Art de Boston.

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La Capsule Temporaire # Roni Horn

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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2017-2018

Djamel Tatah
Échos avec des dessins et peintures classiques et les monochromes de la Collection Lambert

« Mon expérience de la peinture tente d’être une expérience du partage. Une vision qui en rencontre une autre. C’est peut-être cela la grâce de l’art : réussir à faire quelque chose qui est accessible à quelqu’un d’autre. »
Djamel Tatah

Crédits photo : Pascal Martinez

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La Capsule Temporaire # Djamle Tatah

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).

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2019

L’exposition présentée à la Collection Lambert retourne aux sources de l’énergie brute de la peinture de Jean-Michel Basquiat, questionne la singularité d’une œuvre aussi viscérale que consciente d’elle-même, qui dépasse rapidement ses particularités propres et le talent rayonnant d’un jeune prodige, pour symboliser à elle seule de nouvelles manières d’envisager l’art dans les années 80.

Crédits photo : Philippe Daval

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Quand Jean-Michel Basquiat entre dans le monde de l’art comme par effraction au début des années 80, il s’y présente avec une audace inouïe ; celle d’un jeune artiste d’origine haïtienne qui impose la peinture comme le médium nécessaire de la représentation au moment même où l’on annonçait sa mort révolue. C’est avec ce cadavre et son aréopage de fantômes sublimes qu’il investit les murs des galeries les plus établies, qu’il ouvre leurs portes aux nouvelles manières de penser et de faire d’une génération contre-culturelle nourrie au métissage culturel, à l’appropriation des mythes et des grands maîtres du passé, au mixage des références issues du grand art et des subcultures, puisant autant dans le vernaculaire que chez les grands classiques avec une jubilation et une énergie inédite.

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Chez Jean-Michel Basquiat, les sources se mélangent avec une intuition et un savoir hors du commun. Il n’est pas simplement ce jeune homme de son temps qui puise tel un DJ dans le répertoire des formes les plus intéressantes et les déplace à l’envi dans de nouveaux territoires de création. Il est cet artiste éclairé qui, à l’heure où la modernité s’éteint presque inexorablement, en questionne les formes et les promesses dans un ultime geste aussi sensible qu’affecté, depuis le point de vue d’un jeune noir américain qui pourrait en être le dernier passeur.

C’est en priorité à Picasso, Matisse puis Twombly qu’il emprunte une partie de leur vocabulaire formel, notamment dans leur aspect le plus primitif. La volonté de revenir à un sentiment brut et essentiel le conduit à convoquer l’intérêt de Matisse ou Picasso pour la célébration de formes originelles, exotiques, régénératives. Il puise ainsi chez l’un et l’autre un attachement aux couleurs primaires, à la fragmentation des sujets, aux visages troublants, à la dissonance des couleurs et des formes ou à des compositions ou objets modestement artisanaux. Plus encore, comme Matisse, Picasso ou Twombly, il s’écarte de la froide virtuosité pour convoquer la naïveté et la maladresse et redonner à l’art son énergie pure, celle qui amène au sublime et met en partage une œuvre aussi sensible qu’engagée.

Par ce geste audacieux qui le place dans une généalogie des plus remarquables, aux côtés des grands noms de l’art moderne, Jean-Michel Basquiat met aussi à l’épreuve les promesses d’une modernité qui s’éteint. Il questionne à travers son rapport à l’Histoire de l’art, au monde de l’art et à l’Amérique des années 80, la situation politique d’un monde éclaté et cynique. Car les peintures de Jean-Michel Basquiat sont autant de territoires métissés où se côtoient Matisse, Picasso, Twombly, Charlie Parker, Cassius Clay, Mooglie, les poèmes de rue et tant d’autres figures noires symboliques. Elles sont la promesse de nouveaux espaces de représentation sensibles, en même temps qu’elles luttent contre leur difficulté à exister à l’écart d’un exotisme qu’elles mythifient avec jubilation comme pour l’annihiler.

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La Capsule Temporaire # Basquiat Remix, Matisse, Picasso, Twombly

Parce que nous pensons que l’art peut être activé à tout moment, par tout le monde et que nous avons tous besoin de partager ce qui nous rassemble, la Collection Lambert vous propose d’ouvrir chaque jour une fenêtre de chez vous, en redécouvrant des expositions ou des œuvres du musée faisant le lien entre passé, présent, futur et qui trouveront un écho particulier avec chacun de vous (nous l’espérons).