Les 51 artistes des résidences d’artistes

Flavien Bachelard et Frederique Menu

Justin Weiler

Hugo Deverchère

Justin Weiler

Jeanne Vicerial

Justin Weiler

Focus Japonais : Ishida Tatsuo

Flavien Bachelard et Frederique Menu

Benjamin Mouly

Jeanne Vicerial

Hugo Deverchère

Keke Vilabelda

Hugo Deverchère

Focus Japonais : Ishida Tatsuo

Flavien Bachelard

Flavien Bachelard

Hugo Deverchère

Jeanne Vicerial

Focus Japonais : Ishida Tatsuo

Clément Fourment

Jeanne Vicerial

Jeanne Vicerial

Justin Weiler

Focus Japonais : Ishida Tatsuo

Jeanne Vicerial

Clément Fourment

Focus Japonais : Ishida Tatsuo

Leticia Martínez Pérez

Flavien Bachelard

Justin Weiler

Clément Fourment

Hugo Deverchère

Mimosa Echard

Flavien Bachelard

Sébastien Thiéry

Crédit photo : Daniele Molajoli

Sébastien Thiéry est docteur en sciences politiques, maître assistant associé à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Malaquais.

En 2012, il fonde avec le paysagiste Gilles Clément le PEROU – Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines – qui met en œuvre des recherches-actions sur les confins de nos villes (bidonvilles, jungles, squats, refuges en tout genre) et les gestes, formes, actes d’hospitalité qui s’y inventent.

Auteur de plusieurs livres et films, dont « Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir. Sur l’art municipal de détruire un bidonville » (Post-éditions, 2013), ou encore « Des Actes. À Calais et tout autour » (Post-éditions, 2018), il est en outre membre du comité éditorial de la revue Multitudes.

Pensionnaire à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2019-2020, il y coordonne une requête auprès de l’Unesco, impliquant notamment divers photographes autour de la mer Méditerranée, visant à faire inscrire l’acte d’hospitalité au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Mikel Urquiza

Crédit photo : Samuel Gratacap

Crédit photo : Mohammad Khavari

Mikel Urquiza (1988, Bilbao) étudie la composition à Musikene (Saint-Sébastien) avec Gabriel Erkoreka et Ramon Lazkano, puis au CNSM de Paris avec Gérard Pesson. En 2014 il suit le programme Voix nouvelles à Royaumont. En 2019 il est parrainé par la Peter Eötvös Contemporary Music Foundation.

Sa pièce pour piano « Contrapluma » a voyagé dans le réseau ECHO de la main de Mariam Batsashvili — du Concertgebouw d’Amsterdam au Musikverein de Vienne — et a été proposée au concours Ferruccio Busoni et au Concours International d’Orléans.

La rentrée – outre ¡ Viva Villa ! – fut riche en projets car Mikel Urquiza était présent à ManiFeste le 31 Août avec « Alfabet », par Agata Zubel et l’ensemble Musikfabrik (création française) ainsi qu’à la Biennale de Venise le 30 septembre avec « Ars memoriae », par l’ensemble Fractales (création italienne).

Alexandre Westphal

Après un parcours universitaire en philosophie, Alexandre Westphal s’initie à la création documentaire en 2009. Son travail documentaire explore la façon dont la mémoire se construit, se transmet, et la manière dont les outils du cinéma permettent de la rendre visible.

Ces interrogations sont au cœur de « Ciriaco ou l’étroit chemin du retour », qui fait partie du cycle de projections accompagnant le festival ¡ Viva Villa !. Il y est cette fois question d’un parcours d’immigration dans les années 1920, entre l’Italie et la France. Le film cherche à faire vivre cette mémoire en mêlant les outils de la fiction et ceux du documentaire. Pendant qu’un vieil homme enquête sur l’histoire de son père, essayant de rassembler quelques bribes de souvenirs épars, la voix d’un jeune paysan italien parti pour la France cent ans plus tôt habite les images du Latium, à la manière d’un conte tragique. La fiction vient au secours du récit et permet la rencontre entre deux hommes séparés par l’Histoire.

Daniel Pescio

Crédit photo : Marcella Haddad 2015

Crédit photo : Villa Kujoyama 2020

Daniel Pescio est un parfumeur indépendant qui partage son activité entre la création de parfum et la sensibilisation aux odeurs.

Dans la culture occidentale, le parfum est une représentation de la personnalité, tandis que pour les Japonais, cela est lié à un art traditionnel, le Kōdō ou l’art d’écouter le parfum.

Daniel Pescio se livre au Japon et durant sa résidence à Kyoto à une recherche théorique et pratique approfondie de cet art olfactif encore méconnu.

Inspiré par cette autre approche du parfum, il cherche à renouveler les codes de la parfumerie, à utiliser de nouveaux matériaux et supports dans le croisement de ces deux arts, dans une recherche où le spectateur est amené à plonger dans cette poésie des odeurs.

Emilie Rigaud

Crédit photo : Villa Kujoyama

Crédit photo : Villa Kujoyama

À Kyoto, Émilie Rigaud effectue un travail de recherche autour de l’histoire de la typographie et plus précisément sur l’étude de la tension entre la cursivité naturelle de l’écriture japonaise induite par la calligraphie, et le processus de mécanisation imposé par la typographie et la reproduction.

Elle souhaite créer une famille de plusieurs polices de caractères typographiques pour le japonais qui articulent ces deux caractéristiques à première vue antinomiques pour trouver, à terme, un équilibre entre le geste de la main et un traitement plus mécanique des formes.

Pour ce faire, Émilie Rigaud a cherché à dénuder les signes calligraphiques jusqu’à trouver leur squelette, dépouillé de tout artefact dû au pinceau, pour ensuite les habiller de façon typographique.

Mathieu Larnaudie

Crédit photo : Melania-Avanzato

Crédit photo : Daniele Molajoli

Né en 1977, Mathieu Larnaudie vit et travaille à Paris. Depuis 2004, il codirige la revue et les éditions « Inculte ». Il est l’auteur, notamment, de « Strangulation » (Gallimard, 2008), « Les Effondrés » (Actes Sud, 2010), « Acharnement » (Actes Sud, 2012) et « Notre désir est sans remède » (Actes Sud, 2015).

En 2018, il a consacré un récit documentaire à la promotion Senghor de l’ENA, « Les jeunes gens » (Grasset). Son dernier roman, « Blockhaus », est paru en 2020 aux éditions Inculte. Il présente à Avignon un extrait de son prochain roman, « Trash Vortex », ouvrage en cours d’écriture.

Etienne Haan

Crédit photo : Alica Minar

Parmi les questionnements principaux du compositeur Etienne Haan figurent en tête de liste la question de l’expressivité de sa musique, de sa perception et de sa compréhension par le public, qu’il soit mélomane accompli ou auditeur occasionnel.

À Madrid il travaille autour de la figure du lanceur d’alerte, plus particulièrement sur la question du passage à l’acte : ce qui fait qu’un citoyen décide un jour de sacrifier sa situation personnelle pour défendre ses valeurs autant qu’un idéal politique et social.

Pour ¡ Viva Villa ! il présente « Isolement », une pièce électroacoustique pour écoute au casque sur la situation actuelle de Julian Assange, reprenant des extraits sonores de différents médias et de la vidéo de Wikileaks Collateral Murder.

Nathalie Azoulai

Crédit photo : Helene Bamberger

Normalienne et agrégée de lettres modernes, Nathalie Azoulai est l’auteur de neuf romans, de pièces de théâtre et d’albums pour la jeunesse.


« Glu » est le titre du nouveau projet d’écriture que Nathalie Azoulai développera lors d’une résidence immersive à la Villa Kujoyama. Entre une mère et sa fille, l’esquisse d’un dialogue impossible entrelacera le proche et le lointain, le départ d’une enfant prodigue et son retour au chevet d’une mère mourante, le tout ponctué par une présence
syncopée et de l’amour et du Japon.


De la petite enfance au deuil, ce texte envisage de suivre les mouvements de l’attachement et du détachement qui animent le lien filial, rythment le processus d’une éducation et l’émancipation d’un adulte. Un parcours initiatique que l’écrivaine entend nourrir et modeler dans l’observation des paysages, du cinéma mais aussi de scènes de
la vie quotidienne.

Flore Falcinelli

Crédit photo : Villa Kujoyama

Crédit photo : Petrel Roumagnac

Le projet élaboré au Japon par Flore Falcinelli vise à poursuivre le dialogue qu’elle entretient depuis ses débuts avec une double tradition, celle du vernis Martin et celle de l’urushi.

En tant que matériaux, l’un et l’autre recouvrent des objets à la manière d’une peau, surface de contact, organe par lequel on se touche et on se reconnaît.

Ses recherches l’ont amené au-delà de la technique à interroger une possible porosité entre les catégories classiques dévolues à l’art et à l’artisanat, afin de trouver un lâcher-prise dans son geste.

Cette recherche s’est développée à travers des projets explorant différents aspects de l’œuvre en mouvement, comme avec l’expérience du Ryûboku et le passage du temps.

Jonathan Bell

Crédit photo : Karolina Webb

Crédit photo : Louise Quignon

Crédit photo : Louise Quignon

Jonathan Bell est compositeur. Sa musique porte l’influence des polyphonistes franco-flamands, du minimalisme américain (Morton Feldman) et de la musique spectrale.

« Deliciae » projet présenté à ¡Viva Villa! et né d’une idée de Leticia Martínez Pérez  consistait dans un premier temps à mettre en scène « Le Jardin des délices » de Jérôme Bosch. Jonathan Bell a par la suite proposé une extension vocale et technologique. Le résultat de ce dialogue est une performance pour chœur costumé, mis en scène, et chorégraphié, sur une composition polyphonique opérant une fusion entre voix et sons synthétiques.

Dans une alternance entre immobilité contemplative et folles festivités, cette pièce cherche la coexistence du religieux, de l’absurde, du numérique et de la culture populaire espagnole.

Benjamin Bertrand

Crédit photo : Louise Quignon

Crédit photo : Louise Quignon

Crédit photo : Louise Quignon

Le danseur et chorégraphe Benjamin Bertrand a été entre autres interprète pour le chorégraphe Olivier Dubois dans « Tragédie et Auguri », le plasticien Jean-Luc Verna, la metteure en scène Marine Mane ou encore l’artiste pop Christine & the Queens et le collectif (LA) HORDE.

S’il existe des vestiges, il existe alors des passeurs. Ou plutôt des héritiers, les héritiers du feu. De quels gestes sommes-nous alors les héritiers ? À partir d’un corpus de 196 danses filmées à Kyoto durant sa résidence à la Villa Kujoyama, Benjamin Bertrand compose « Vestiges », un atlas de gestes mélancoliques.

Inspirée par les figures spectrales du théâtre Nō et du Bunraku, cette fresque d’images a pour horizon, au même titre que les mots de Donna Haraway « d’apprendre à faire mémoire et à vibrer avec les fantômes ». Des images du don et de la circulation qui sont désormais portées par deux formes chorégraphiques : «Vestiges» (solo) et «La fin des forêts» (pièce de groupe pour quatre interprètes, création en 2021).

Francisco Rodríguez Teare

crédit photo : Louise Quignon

Francisco Rodríguez Teare est originaire du Chili. En 2018, il obtient un post-diplôme au Fresnoy – Studio national des arts contemporains.

Ses films ont été présentés dans divers festivals et manifestations artistiques.  Il a également reçu le Grand Prix du court-métrage au Festival de Cine de Valdivia FICV, le Prix du Jury et Prix à la réalisation au Fesancor – Festival Chileno Internacional del Cortometraje de Santiago, le Grand Prix au Latino and Iberian Film Festival at Yale.

Sa pratique est à la fois ancrée dans le cinéma et les formes expansives de projections. Dans ses productions vidéos, il interroge le monde à travers une multiplicité des regards afin de reconstruire une mémoire à partir de différentes perspectives.

Dans son travail, il croise différents axes thématiques tels que l’opacité de la violence, les traces des morts dans le monde des vivants, l’astronomie, l’histoire, la mémoire comme variation du mythe ou encore la survie des êtres dans des territoires violents.

Valentina Hristova

crédit photo : Samuel Gratacap

Ancienne chargée d’études et de recherche à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) à Paris et docteure en histoire de l’art de l’université de Grenoble, Valentina Hristova a enseigné à l’École du Louvre et à l’université de Grenoble, de Nantes et de Nanterre.

Ses travaux interrogent les rapports entre art et politique dans une perspective culturelle large, qui tient compte des évolutions de la sensibilité religieuse et du débat théologique pendant la première modernité.

Valentina Hristova propose à Avignon « La Pietà de Sebastiano del Piombo à l’épreuve du XXIe siècle », tableau vivant constitué autour de la célèbre Pietà de Del Piombo de 1512 visible au Museo Civico de Viterbo, interrogeant ainsi l’originalité et l’intemporalité du discours énoncé dans l’œuvre conçue par Sebastiano del Piombo à partir d’un « disegno » de Michel-Ange.

Sara Vitacca

Ancienne chargée d’études et de recherche à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) à Paris et docteure en histoire de l’art de l’université de Grenoble, Valentina Hristova a enseigné à l’École du Louvre et à l’université de Grenoble, de Nantes et de Nanterre.

Ses travaux interrogent les rapports entre art et politique dans une perspective culturelle large, qui tient compte des évolutions de la sensibilité religieuse et du débat théologique pendant la première modernité.

Valentina Hristova propose à Avignon « La Pietà de Sebastiano del Piombo à l’épreuve du XXIe siècle », tableau vivant constitué autour de la célèbre Pietà de Del Piombo de 1512 visible au Museo Civico de Viterbo, interrogeant ainsi l’originalité et l’intemporalité du discours énoncé dans l’œuvre conçue par Sebastiano del Piombo à partir d’un « disegno » de Michel-Ange.

crédit photo : Daniele Molajoli

Isabelle Le Minh

Le projet de résidence de Sara Vitacca s’intéresse aux représentations du nu masculin dans l’art italien du début du XXème siècle, dans l’œuvre d’artistes tels que Aristide Sartorio, Adolfo de Carolis, Edoardo Gioja, ou Hendrik Christian Andersen. Elle étudie la construction du corps viril et héroïque dans la peinture et la sculpture monumentales de l’époque, afin d’interroger les enjeux idéologiques, sociaux et politiques du réinvestissement du corps masculin.

En parallèle de ce projet, elle développe une série de podcasts destinés au grand public consacrés à l’art du XIXème siècle et aux histoires oubliées de la Villa Médicis. Parmi elles, le confinement de 1837 dû à l’épidémie de choléra. Elle propose pour le festival ¡ Viva Villa ! un accrochage de pièces originales (lettres, caricatures, tableaux d’anciens pensionnaires de cette époque) prêtées par l’Académie de France – Villa Médicis et relatant cet épisode.

crédit photo : Erwan Thomazo – Le Minh

crédit photo : The TerminalKyoto

Louise Sartor

Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, Isabelle Le Minh explore l’essence et les limites du médium phare de l’image, en réactive l’histoire, les techniques et les théories.

Le travail d’Isabelle Le Minh questionne la nature du médium photographique, la notion d’auteur mais aussi le rapport au temps et à l’espace dans ses œuvres, des éléments perçus à la fois comme des expérimentations et des prolongements.

Au Japon et durant sa résidence, Isabelle Le Minh retrace le parcours en terres nippones de James Lee Byars, figure américaine énigmatique de l’art contemporain.

En réactivant une vue d’exposition de Byars au Musée municipal de Kyoto datant de 1962, elle créé un dispositif qui invite le spectateur à faire l’expérience du point de vue dans l’espace et dans le temps, deux notions fondamentales du champ photographique.

crédit photo : Samuel Gratacap

Louise Sartor est une peintre née à Paris en 1988. Son travail a fait l’objet d’une exposition individuelle en 2017 à la galerie Crèvecoeur à Paris, en 2018 à la galerie Belami à Los Angeles, et en 2020 au Consortium à Dijon.

Elle a participé à de nombreuses expositions collectives, en France avec notamment l’exposition « Voyage d’Hiver au Château de Versailles » en 2017, et à l’étranger (États-Unis, Corée, Royaume-Uni…).

L’objet de sa résidence à la Villa Médicis s’articule particulièrement autour de la peinture de paysage et la répétition en série d’une même vue.

Dans la continuité de son projet, elle présente pour le festival ¡ Viva Villa ! « Cents vues de la Villa Médicis », une série de dessins réalisés sur tablette.

Marine de Contes

Crédit photo : Damian Galli

Crédit photo : Louise Quignon

« Laurisilba », le projet de film développé en résidence par Marine de Contes (réalisatrice et monteuse), nous amène sur l’île de la Gomera, dans l’archipel des Canaries. Le silbo, langue régionale de l’île ayant la particularité d’être une langue sifflée, permet aux habitants de communiquer à plusieurs kilomètres de distance. Il n’est pas rare de croiser des groupes d’enfants échangeant malicieusement en sifflant. À travers cette langue, c’est aussi la conscience de l’environnement et la question du sentiment identitaire qui transparaît dans le portrait de cette nouvelle génération.

Le festival présente également « Mouvements du Paysage », projet mis en musique par Etienne Haan (p. 28) tandis que « Les Proies » sera montré dans le cadre du cycle de projections accompagnant l’exposition.

Samuel Gratacap

Crédit photo : Daniele Molajoli

Crédit photo : Louise Quignon

Photographe dont le travail s’inscrit à la fois dans le champ des arts visuels et celui du photo-journalisme, Samuel Gratacap s’intéresse aux phénomènes de migration et aux lieux de transit générés par les conflits contemporains.  Ses projets sont le fruit de longues périodes d’immersion, un temps nécessaire pour comprendre la complexité des situations et restituer ce qui, au-delà des nombres, des flux, des cartes, des données géopolitiques et de l’actualité médiatique, en constitue le cœur : des trajectoires et des expériences personnelles.

Christophe Gallois.

À partir de 2017, Samuel Gratacap revient progressivement vers l’Italie et la France en s’intéressant aux conditions de vies des travailleurs immigrés du sud de l’Italie et aux actions solidaires de part et d’autre de la frontière dans la région des Alpes.

Travaillant à la fois sur la photographie, la vidéo et le texte, Samuel Gratacap propose « Interzones », installation multimedia autour de l’histoire d’Amadou, un jeune homme en mouvement constant, arrivé en Italie au terme d’un long périple.

Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac

Crédit photo : Villa Kujoyama

Crédit photo : Louise Quignon

En résidence à la Villa Kujoyama pendant l’hiver 2020, Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac mènent une triple recherche en écho d’un travail dramaturgique autour de l’adaptation du roman de science-fiction techno queer d’Ursula K. Le Guin, « La Main gauche de la nuit » (1969).

Leurs recherches, expérimentations en studio et le travail théâtral en compagnie de leurs collaborateurs Nagi Gianni et Simo Kellokumpu, convoquent les paysages cryosphériques inspirés du cyberpunk nippon, les phénomènes de transparence, avec un focus sur le glissement entre l’opaque et l’optique au Japon, et une étude des poudres et pigments blancs (oshiroi/gofun) utilisés dans les arts de l’archipel.

Les prises de vue réalisées à partir de ce travail à Kyoto et Nagano sont, à l’issue de la résidence, imprimées sur des matériaux divers pour constituer le corpus des objets photographiques de leur troisième pièce photoscénique, de l’Ekumen.

Benjamin Mouly

Crédit photo : Matthieu Landolino

Crédit photo : Louise Quignon

Le travail de Benjamin Mouly est traversé par la question de l’image. Les situations qu’il met en œuvre – que celles-ci relèvent de la photographie, de l’installation ou de la performance – sont autant de tentatives de mettre l’image à l’épreuve d’elle-même, pour en refléter la versatilité.

Il s’obstine à habiter l’espace entre l’image et son référent tangible. Il cherche à creuser leurs écarts, explorer leurs porosités pour donner à voir toute l’ambiguïté de leurs échanges. Son approche est teintée d’un rapport privilégié à la philosophie, la musique et la littérature, qu’il considère comme des matériaux dont se nourrissent ses recherches.

Ancrée dans une pratique de la photographie, son œuvre ne cesse pourtant de déjouer la fixité des images, de creuser des écarts entre l’expérience corporelle et visuelle d’un réel instable et les techniques normalisées de sa capture. C’est dans cette perspective expérimentatrice et teintée d’humour que s’inscrit le projet filmique « For the Birds » que Benjamin Mouly développe à la Casa de Velázquez.

Benjamin Crotty

Crédit photo : Samuel Gratacap

Crédit photo : Louise Quignon

Benjamin Crotty a présenté ses films dans de nombreux festivals tels que BFI London, Rotterdam, NYFF et TIFF, et dans des institutions telles que le MoMA, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, et la Tate Modern.

Son premier long métrage « Fort Buchanan » a eu sa première mondiale à Locarno en 2014 et sa première nord-américaine au MoMA/Film Society of Lincoln Center dans le cadre du festival New Directors / New Films.

À côté de « Fort Buchanan », présenté dans le cycle de projections du festival, Benjamin Crotty présente également « VII HISTOVRES », une série de textes qu’il a écrits, mis en regard avec des images et des photographies tirées d’archives.

Sammy Baloji

crédit photo : Sophie Nuytten

crédit photo : Louise Quignon

Sammy Baloji est un artiste plasticien et photographe, co-fondateur des Rencontres Picha, une biennale de photographie et vidéo à Lubumbashi. Depuis 2005, il explore la mémoire et l’histoire de la République Démocratique du Congo.

Son œuvre est une recherche perpétuelle autour de l’héritage culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, ainsi qu’un questionnement des effets de la colonisation belge. Ses vidéos et séries photographiques soulignent la manière dont les identités sont façonnées, transformées, perverties et réinventées.

L’installation Tales of the Copper Cross Garden présente un film documentant le processus hypnotique à l’œuvre dans une usine de cuivre. Aux images du métal devenu brillant sous l’effet de la chaleur se juxtaposent les chants d’un chœur de jeunes garçons et des écrits sur le rôle de l’Eglise dans l’entreprise coloniale.

Native Maqari et Simon Rouby

crédit photo : Nahd Hamza

crédit photo : Simon Rouby

crédit photo : Louise Quinon

Le binôme formé par Native Maqari et Simon Rouby, initiée par le projet Blackout en 2017, se développe aujourd’hui du cinéma d’animation à l’installation vidéo, jusqu’à la performance.

En prévision de leur résidence à la Villa Kujoyama, ils collaborent sur un projet de recherche né lors d’un voyage au Nord-Nigéria en 2018 où ils ont pu dresser des similitudes troublantes entre les cultures du Sahel et du Japon. Des compatibilités phonétiques entres les langues, aux codes d’honneurs, en passant par l’apparat guerrier, ils ont progressivement développé une étude comparative subjective à la frontière entre sciences sociales et fiction.

De cette recherche s’est imposée à eux la figure de « Yasuke », le premier samouraï non japonais de l’histoire de l’archipel, d’origine africaine, et dont les traces remontent au XVème siècle.

Son itinéraire dans la région de Kyoto à l’époque féodale et sa rencontre avec Nobunaga Oda, l’un des plus grands gouverneurs de provinces japonaises servira de base à un essai documentaire et d’un futur scénario de long métrage d’animation.

Luz Moreno et Anaïs Silvestro

crédit photo : Toolsoffood

Le binôme formé par Luz Moreno et Anaïs Silvestro s’intéresse à un sujet universel : celui de l’alimentation. La plasticité de la matière est au cœur de leurs projets de design culinaire. En 2015, elles créent « Toolsoffood », une agence qui explore de nouvelles possibilités de création autour de l’univers de l’alimentation en faisant appel aux 5 sens.

Au Japon, Luz Moreno et Anaïs Silvestro s’intéressent à l’appropriation du savoir-faire oléicole, combiné au regard et au respect que porte la culture nippone pour la nature et les saisons. Sur l’île de Shodoshima dans la préfecture de Kagawa, emblématique pour sa culture des oliviers, elles rencontrent des oléiculteurs et découvrent leur quête passionnée de produire de « l’or vert » depuis plus de cent ans. Le binôme s’oriente vers un projet immersif et sensoriel qui honorera chaque année le fruit des récoltes et l’arrivée de l’huile d’olive nouvelle.

En reprenant des principes similaires à la cérémonie du thé, les deux designers créent une cérémonie de l’olivier, dont les éléments – recettes, objets de dégustation, œuvres – sont issus des mêmes arbres ayant produit l’huile servie aux convives. A terme, c’est également un ouvrage culinaire artistique sur l’huile d’olive japonaise qui retracera le goût pour ces recherches.

Leticia Martínez Pérez

Leticia Martínez Pérez est née à Saragosse, Espagne en 1984 et vit et travaille à Paris. Elle a précédemment suivi les formations de Céramique artistique et Arts Plastiques et Design à l’École d’Arts Appliqués de Saragosse, recevant pour ce dernier le Prix extraordinaire des Arts Plastiques et du Design 2011.

Elle expose en France et à l’étranger et propose des projets performatifs. Son travail questionne l’interstice entre la culture noble et la culture vernaculaire, interrogeant notamment le ridicule, dans une oscillation constante entre les références au kitsch et à l’histoire de l’art.

Elle réalise ainsi un imaginaire fantasque et burlesque, intimement lié à la réalité et nourri par le folklore et la culture populaire, avec laquelle elle entretient une relation décomplexée.

Pendant sa résidence à la Casa de Velázquez, Leticia Martínez Pérez poursuit son travail sur les anachronismes qui naissent lorsque tradition et modernité se croisent. S’inspirant de l’histoire de la peinture espagnole et des festivités populaires, Leticia Martínez Pérez explore la présence des costumes et de l’artisanat traditionnel de la péninsule Ibérique dans le monde contemporain.

En créant des récits et des mises en scène multiples, l’artiste utilise un langage hybride qui, à partir d’une proposition sculpturale, emprunte autant à la performance, qu’à la vidéo et à la photographie.

Bastien David

crédit photo : Samuel Gratacap

crédit photo : Louise Quignon

Fanny Taillandier a été récompensé de nombreuses fois pour ses livres et tient une chronique, « Cut-up Nation » dans le magazine « Mouvement ».

Parallèlement à l’écriture, elle collabore à des expositions collectives (Rencontres d’Arles 2018, Hors-Pistes 2017) dans lesquelles elle cherche à spatialiser l’écriture par le son ou par l’installation.

Avec l’installation « Rêves de pierre, empires de papier », Fanny Taillandier entremêle histoire coloniale (italienne, avec l’invasion de l’Éthiopie en 1935 par Benito Mussolini, et française, avec l’indépendance de l’Algérie en 1962) et planification urbaine (les « città di fondazione » dans les Marais Pontins italiens dès 1932 et le développement des villes nouvelles en France métropolitaine par l’ancien préfet d’Algérie) pour mettre en lumière en quoi l’acte de fonder des villes nouvelles est un geste impérial.

L’installation imagine les mots de ces rêves de pierre, détaille une propagande fictive qui révèle la trame de ces empires de papier.

Fanny Taillandier

crédit photo : Samuel Gratacap

Fanny Taillandier a été récompensé de nombreuses fois pour ses livres et tient une chronique, « Cut-up Nation » dans le magazine « Mouvement ».

Parallèlement à l’écriture, elle collabore à des expositions collectives (Rencontres d’Arles 2018, Hors-Pistes 2017) dans lesquelles elle cherche à spatialiser l’écriture par le son ou par l’installation.

Avec l’installation « Rêves de pierre, empires de papier », Fanny Taillandier entremêle histoire coloniale (italienne, avec l’invasion de l’Éthiopie en 1935 par Benito Mussolini, et française, avec l’indépendance de l’Algérie en 1962) et planification urbaine (les « città di fondazione » dans les Marais Pontins italiens dès 1932 et le développement des villes nouvelles en France métropolitaine par l’ancien préfet d’Algérie) pour mettre en lumière en quoi l’acte de fonder des villes nouvelles est un geste impérial.

L’installation imagine les mots de ces rêves de pierre, détaille une propagande fictive qui révèle la trame de ces empires de papier.

Clément Fourment

Crédit photo : Louise Quignon

L’artiste Clément Fourment est celui qui attise les braises et les rétines.

Chercheur de lumière, le regard suspendu, il navigue dans le temps en quête de figures fantastiques. Entre rêve et réalité, il compose sa narration intime, en mêlant mythes et propres fantasmes.

Les mains noircies, Clément Fourment ranime les visions les plus blanches dans ses séries de dessins. Grâce à une maîtrise des techniques de dessin et gravure, l’artiste compose son monde mystique. Pastel, crayon, encre, pointe sèche et manière noire, aquatinte et eaux fortes font naître les clairs-obscurs de ses récits.

Le projet en résidence de Clément Fourment prend la forme d’un confessionnal graphique où les techniques et les réflexions se confrontent, où la réalité se dissipe pour laisser place à une fiction.

Ainsi, confronté à l’expérience de la résidence, il s’agit de traduire un flux d’émotions dont le geste même – frapper, gratter, maltraiter le cuivre – participe à l’allégorie de cette lutte d’esprit. Et le public, à son tour devient le voyeur intime des agissements et des aléas de l’artiste.

Sara Kamalvand

Crédit photo : Joseph Ballu

Sara Kamalvand mène depuis 2012 une réflexion sur un réseau d’irrigation ancestrale et abandonnée à l’origine des villes de Téhéran, Palerme et Madrid. Son travail a été exposé à la fondation Nicolas Michelin, au Musée d’Art Contemporain de Téhéran, au Kunstfort d’Amsterdam. En 2018 elle a été sélectionnée pour la Manifesta12 pour travailler sur les qanats de Palerme.

Madrid, fondée au IXe siècle sous le règne des Abbassides, a été construite sur des sources d’eaux souterraines ; le nom même de la ville dériverait de matrice – « la mère » – ou plus littéralement encore de magerit – « ruisseau » en arabe.

Le projet de Sara Kamalvand prend ainsi sa source aux origines mêmes de la ville, autour de la question de l’eau, à travers la lecture d’un réseau souterrain, ancestral et invisible.

En étudiant ce tracé invisible et originel de la ville (qui a donné naissance aux jardins et a alimenté les fontaines publiques pendant plus de huit siècles), Sara Kamalvand entreprend un travail proche de celui de l’archéologue. En lisant ces ruines invisibles, elle part à la reconquête d’un patrimoine oublié, déchiffrant ce palimpseste urbain à la recherche des traces indestructibles des sociétés qui s’y sont succédé.

Blaise Perrin

Crédit photo : Louise Quignon

La pratique artistique de Blaise Perrin creuse sa voie dans des lieux retirés, délaissés, anachroniques ou auprès de personnages «hors-normes» tels Justo Gallego Martínez ou Yukio Shige, personnage central de «La Ronde» (2018), son premier film documentaire.

« La Ronde » relate l’histoire vraie de Yukio Shige, policier à la retraite, qui consacre sa vie à sauver des personnes du suicide sur les falaises de Tojinbo au Japon. Dans son nouveau projet de film documentaire développé à la Villa Kujoyama, Blaise Perrin continue de suivre l’action de cet homme, en donnant cette fois la parole aux personnes sauvées qui retraceront, devant sa caméra, leur parcours vers la mort puis vers les chemins de leur reconstruction.

Dans l’édition 2020 du festival ¡ Viva Villa ! Blaise Perrin présentera aussi une série photographique, L’Ouvrage, sur l’édification d’une cathédrale, dans un village en banlieue de Madrid, par un ancien moine, Justo Gallego Martínez.

Ce travail, réalisé durant sa résidence à la Casa de Velázquez, a été publié par la maison d’édition La Fábrica en 2019, avec une préface du romancier et poète Lyonel Trouillot.

Pauline Curnier Jardin

Pauline Curnier Jardin (1980, France) est une plasticienne, cinéaste, dessinatrice et performeuse basée à Berlin.

Ses œuvres voyagent à travers des expositions personnelles et collectives, font l’objet de commissions et sont projetées dans diverses institutions à l’international telles que : Biennale de Venise, Italie ; Tate Modern, Londres, UK; Cobra Museum of Modern Art, Amsterdam, NL; University of São Paulo, São Paulo, BR. MIT List Visual Arts Center, Cambridge, US. Haus der Kulturen der Welt, Berlin, DE; Palais de Tokyo, Paris, FR. Centre Georges Pompidou, Paris, FR; Musée d’Art Moderne, Paris, FR.

Pauline Curnier Jardin a bénéficié d’une résidence à la Rijksakademie Van Beeldende Kunsten d’Amsterdam entre 2015 et 2016.

« Poursuivant des recherches sur la représentation du corps et de ses sexualités, j’ai crée avec l’aide précieuse d’Alexandra Lopez et Serena Olcuire un espace d’expression et de compensation financière de ces travailleuses romaines dont le quotidien est lié à la plus grande intimité du corps étranger et dont le travail depuis quelques mois est lésé par l’ordre sanitaire protégeant de la pandémie. »

Crédit photo : Samuel Gatacap

Crédit photo : Louise Quignon

Laurel Parker et Paul Chamard

Crédit photo : codi hauka_2019

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Laurel Parker et Paul Chamard travaillent ensemble depuis 2011 sous le nom de Laurel Parker Book, un atelier de design et fabrication de livres d’artistes, d’objets de présentation et de conservation.

De la direction artistique à la fabrication sur mesure, leurs collaborations avec des artistes et des maisons d’éditions divergent du livre classique, mélangeant les techniques artisanales de plusieurs disciplines. Cet art décliné en multiple devient un espace d’exposition alternatif usant de tout le vocabulaire du monde graphique mis à sa disposition.

En 2019, Laurel Parker est récompensée du prix d’artisan d’exception par la Fondation Rémy Cointreau.

Le Japon et la France ont la particularité d’avoir tous deux une histoire de l’artisanat fortement liée au papier. A la Villa Kujoyama, le projet de recherche de Laurel Parker et Paul Chamard a pour but de fusionner ces deux arts de traitement du papier.

Le binôme interroge ces utilisations par une réflexion autour du rapport entre espace privé et public : si en Occident le papier est une matière d’écriture, il devient au Japon une cloison qui scinde l’espace en deux à l’aide de fines armatures en bois.

En prévision d’une nouvelle création de designs et de processus de fabrication inspirée des deux pays, leurs recherches se fondent sur la quête d’une nouvelle synergie entre ces cultures fascinées par les arts graphiques.

Frédérique Menu & Flavien Barchelard

Crédit photo : Louise Quignon

Crédit photo : Daniele Molajoli

Frédérique Barchelard est architecte diplômée d’État (ENSAPLV) et designer. Son travail porte sur la manière dont l’architecte peut créer de nouvelles conditions pour vivre ensemble, articulant recherche et opérationnalité, prospective et domesticité quotidienne. Son travail s’inscrit à la fois dans l’exploration de nos lieux de vie quotidiens et dans la réalisation d’espaces, d’architectures ou de stratégies immobilières innovantes. Elle enseigne à Londres à l’Architectural Association et à la London Metropolitan University.

Flavien Menu est architecte diplômé d’État (ENSAV) et titulaire d’un double diplôme en Affaires Urbaines Sciences Po Paris / London School of Economics. Il intervient à la croisée des mondes politiques, économiques et architecturaux en articulant les réalités des territoires avec des enjeux de développements urbains (Office for Cities). Il participe activement aux débats d’idées autour des questions d’innovations urbaines et de vivre-ensemble à travers de nombreux articles et conférences (Harvard Kennedy School, Architectural Association, Tate Modern).

Frédérique Barchelard et Flavien Menu travaillent sur « Proto-Habitat », un modèle d’habitat collectif alliant flexibilité des usages et espaces pour des modes de vie sains et durables. Proto-Habitat est un démonstrateur de construction modulaire en bois qui préfigure le développement de nouveaux standards pour un habitat de qualité abordable. « Perpetuals Moments », série de peintures, sera également présentée à la Collection Lambert.

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Katarzyna Wiesiolek

Née en 1990 à Nowogard en Pologne, Katarzyna Wiesiolek vit et travaille à Paris. Diplômée de l’ENSBA en 2018, elle a montré son travail dans différentes expositions collectives : Galerie Éric Dupont, Salon de Montrouge, Art Paris.

Elle a reçu, en 2017, le Premier Prix de dessin Pierre David-Weill de l’Académie des beaux-arts et, en 2018, le deuxième prix de dessin contemporain du Cabinet des dessins Jean Bonnat.

Dans son travail, elle tire parti des images pour s’approprier et explorer une narration dans laquelle elle cherche à faire directement entrer le spectateur. Ni reportage, ni fiction, ni témoignage, ses dessins restituent des émotions.

Parce qu’elles naissent de sa mémoire, ses œuvres entrent souvent en résonance directe avec sa vie personnelle, puisant dans un espace de contemplation fondamentalement intime, qui lui est propre et qui fait sa richesse.

Affirmant la mise en forme comme élément producteur de sens, elle assume des choix profondément sensibles, intenses, évoquant la mélancolie, l’éphémère et la fugacité du temps.

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Jeanne Vicerial

Crédit photo : Daniele Molajoli

Crédit photo : Louise Quignon

Jeanne Vicerial, designer/chercheuse, est la fondatrice du studio de design Clinique Vestimentaire.

Après un passage chez Hussein Chalayan, Jeanne Vicerial développe de nouveaux principes de créations textiles en s’inspirant principalement des fibres musculaires afin de créer des tissages musculaires textiles. Jeanne Vicerial a soutenu une thèse questionnant les moyens contemporains de conception vestimentaire et propose une alternative à la limitante dichotomie sur mesure/prêt-à-porter liée au système de la « Fast Fashion ».

Elle met au point depuis 2016, grâce à un partenariat avec le département de mécatronique de MINES Pairs Tech – écoles des Mines de Paris, un procédé, permettant de produire des vêtements sur mesure, sans chute, ce qui l’a conduit en tant qu’inventeur à déposer un brevet auprès de l’INPI.

À Rome, Jeanne Vicerial travaille sur les SCULPTURES VESTIMENTAIRES, une étude vestimentaire textile articulée autour des techniques de moulage utilisées par les sculpteurs qui ont façonné les corps et les bustes de la Gypsothèque de la Villa Médicis.

En collaboration avec la photographe Leslie Moquin, ce seront au final plus de 50 compositions vestimentaires et plus de 100 clichés photographiques qui viendront immortaliser ces sculptures vestimentaires anatomiques réalisées avec les fleurs cueillies puis séchées dans les jardins de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis durant le confinement.

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Guillaume Valenti

Guillaume Valenti est né en 1987 à Evry. Il vit et travaille à Paris. Après des études d’histoire et d’histoire de l’art à la Sorbonne (Paris IV) il est diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris en novembre 2015 avec félicitations du jury, après avoir passé cinq ans dans l’atelier du peintre Philippe Cognée.

Dans la continuité directe de son travail récent, Guillaume Valenti poursuit à la Casa de Velázquez son exploration picturale de l’espace. En Espagne, il s’inspire ainsi de la production artistique du Siècle d’Or. Au-delà de la seule inspiration formelle, c’est la dimension autoréflexive des œuvres qui vient lui servir de modèle direct. Dans l’œuvre de Velázquez – notamment les « Ménines » ou les « Fileuses » – on retrouve cet exemple absolu de « peinture sur la peinture ».

Le médium devient à son tour objet thématique et conceptuel, avec une volonté affichée de réfléchir aux limites et aux règles de la création.

Ses travaux les plus récents prennent pour sujet l’espace d’exposition : salles de musée, galeries, vitrines… En choisissant les perspectives, en agençant l’espace de manière méticuleuse et en manipulant les luminosités souvent artificielles des intérieurs qu’il dépeint, il devient véritablement portraitiste du lieu.

Thomas Andrea Barbey

Thomas Andrea Barbey est diplômé de L’École Nationale des Beaux-Arts de Paris-Cergy en 2003 (DNSEP), et suivra ensuite le certificat d’étude de l’École Nationale supérieure du Paysage de Versailles en 2009.

Thomas Andrea Barbey fait du voyage la condition essentielle de son inspiration, et la création artistique est devenue pour lui l’horizon véritable du voyage.

En Espagne, il poursuit un voyage imaginaire, et il puise son inspiration dans une nature brûlée par le soleil, là où l’on nage dans l’air bleu, dans la lumière, mais aussi dans les rêves. Sur les pas des peintres luministes espagnols – Sorolla, De Haes, Beruete… – il rend hommage au soleil, à l’éblouissement, à l’abstraction de la lumière.

Il cherche ce point extrême de l’impossibilité de dessiner. Quand l’éclat du soleil à midi aveugle le regard, quand la vue est aux limites de ses capacités, quand la représentation du motif s’avère inaccessible, quand la perception elle-même se dérobe ou devient incertaine.

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Justin Weiler

Crédit photo : Mark Lyon

Crédit photo : Théo Baulig

Crédit photo : Louise Quignon

crédit photo : Louise Quignon

Artiste plasticien d’origine parisienne, né en 1990, Justin Weiler vit et travaille à Nantes.

Titre « générique » de ses 6 expositions personnelles, le mot latin « Operire, couvrir, recouvrir, cacher, dissimuler » résume son obsession et son geste artistique.

En résidence à la Casa de Velázquez, le travail de Justin Weiler s’inspire directement d’un des édifices les plus remarquables du parc du Retiro à Madrid, le Palacio de Cristal. Cette œuvre de Ricardo Velázquez Bosco, modèle d’architecture de fer et de verre érigé en 1887, fut utilisée l’année de sa construction pour abriter une gigantesque serre tropicale, dans le cadre de l’Exposition des Philippines.

Justin Weiler y replace des feuilles d’Aloé Vera, dressées vers le ciel, symbole d’immortalité et considérées comme divinité dans certaines sociétés. Elles sont emprisonnées, bloquées dans un espace confiné. Surdimensionnées, on pourrait croire qu’elles ont grandi trop vite.

Et ici tout est question d’intérieur et d’extérieur, pourtant Justin Weiler efface la frontière, il n’y a plus de limites, les deux territoires se rejoignent.

Ces vitrines le renvoient à son propre enfermement ; on ne peut que faner.

Hugo Capron

Après des premières études en imprimerie, Hugo Capron est diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Art – ENSA Dijon en 2015.

Il a depuis développé une pratique plastique qui oscille entre peinture conceptuelle et abstraction gestuelle. Son travail a notamment été montré lors d’expositions collectives en France et à l’étranger, au Consortium à Dijon en 2015, au FRAC Bourgogne en 2017, mais aussi lors d’expositions personnelles comme au centre d’art contemporain MAT à Nagoya en 2016 ou au Centre d’art “Passages” à Troyes en 2018.

Guidé par les standards et archétypes de la peinture occidentale, Hugo Capron revisite depuis sa résidence à la Villa Kujoyama les phénomènes d’absorptions culturelles à l’instar du Japonisme.

Dans ses dernières séries de collages et de peintures et à travers ces prismes esthétiques, la peinture se libère d’un carcan pour mieux se révéler comme pratique. Hors des considérations dichotomiques entre abstraction et figuration, la peinture devient alors, au travers de contraintes et de gestes mécaniques, un garde-fou, une voie à suivre.

Hugo Deverchère

crédit photo : Diane Arques ADAGP Paris 2018

crédit photo : Louise Quignon

Né en 1988 à Lyon, Hugo Deverchère est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains.

Mu par une logique d’ordre presque scientifique, son travail tente de proposer un ensemble d’expériences qui sont autant de pistes pour interroger et évaluer notre rapport au monde.

Que ce soit à partir de récits, de données collectées, d’images captées, fabriquées ou simplement trouvées, ses recherches ont recours à des procédés de modélisation, de transposition ou de conversion et fonctionnent par allers-retours entre passé et futur, mémoire et anticipation.

Puisant dans l’imaginaire collectif et réactivant des utopies pour nous projeter dans une dimension prospective, la recherche scientifique, l’exploration spatiale et la science-fiction sont ainsi souvent le point de départ et la source de nombre de ses extrapolations. Photographies, vidéos, sculptures, dispositifs interactifs nourrissent ses installations où la froideur scientifique, les maquettes ou les images lunaires installent un climat à la fois étrange et poétique qui agit comme un prisme entre le réel et ses représentations.

En questionnant le rôle de l’imaginaire dans notre appréhension de la réalité, l’artiste met en exergue des phénomènes et événements dont la nature, parce qu’intangible, fait résonner la question de l’inconnu et de l’inexploré.

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Keke Vilabelda

Crédit photo : Louise Quignon

Crédit photo : Louise Quignon

Crédit photo : Louise Quignon

Keke Vilabelda est diplômé de l’Universitat Politècnica de Valencia en 2009 et de l’Université des Arts de Londres – Central Saint Martins en 2011.

D’abord présenté au travers d’une exposition individuelle à l’espace d’art contemporain Grau Projekt à Melbourne (Australie), le projet Common Ground comprend des peintures, deux vidéos et une grande installation composée de sel de mer. Dans le cadre de la résidence à la Casa de Velázquez, Common Ground a permis de créer de nouvelles collaborations multidisciplinaires avec plusieurs autres membres artistes. Il s’agissait là d’étendre le potentiel immersif de l’exposition, en invitant d’autres artistes à y participer depuis leurs propres pratiques. Dans cette nouvelle série, Keke Vilabelda explore les sentiments d’éloignement et de familiarité vis-à-vis des paysages.

L’Espagne et l’Australie, à deux endroits opposés du monde, sont malgré tout physiquement connectées par des caractéristiques géographiques communes. C’est le cas notamment des lacs roses, une singularité que l’on retrouve dans les deux hémisphères.

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La suite au prochain épisode…