6 juillet – 5 novembre 2017
« ll était le premier artiste public véritable au sens complet du terme, et son art et sa vie ont changé notre conception de l’art et de la vie au XXe siècle. »
Andy Warhol
Né en 1958 à Pittsburgh, Keith Haring découvre le dessin à l’âge de quatre ans. Il ne cessera de dessiner en s’inspirant de cartoons de Walt Disney et de comics de Batman alors qu’adolescent, il écoute en boucle Led Zeppelin, Aerosmith, Grateful Dead.
Après trois années passées dans la Visual Arts School de Pittsburgh, en 1978, il s’installe à New York pour poursuivre ses études. La nuit, comme les graffeurs Futura 2000 et Jean-Michel Basquiat avec qui il se lie d’amitié, Keith Haring s’enferme dans le métro pour couvrir de dessins et peintures les panneaux d’affichage et les rames de métro. Dès 1980, il participe à la première exposition consacrée au Street art au Club 57. S’enchaînent les expositions dans le monde entier et des fresques murales dans le métro de New York qu’il décide en 1986 de ne plus réaliser, lassé d’être arrêté pour acte de vandalisme urbain par les policiers dont certains connaissent et apprécient son œuvre.
Jean-Michel Basquiat lui présente Andy Warhol, comme lui natif de Pittsburgh, qu’il nomme amicalement Andy Mouse. Malgré son exposition en 1984 à la célèbre galerie Leo Castelli qui avait présenté l’Avant-garde américaine des années cinquante et le Pop art, Keith Haring préfère suivre l’exemple de la Factory de Warhol en ouvrant sa boutique d’objets dérivés Pop Shop au 292 Lafayette Street. Ses amies Madonna et Grace Jones sont les marraines de ce lieu inédit où l’artiste ne se soucie que de la démocratisation de son art.
C’est lors d’un voyage au Japon qu’il apprend la mort par overdose de son ami Jean-Michel Basquiat le 12 août 1988. Dans l’avion, il remarque que sa peau est constellée de taches qu’il associe immédiatement au virus du sida. Il lui reste deux ans à vivre qu’il consacre à réaliser des commandes publiques monumentales, des sculptures et des fresques murales dont la célèbre « The Crak is Wack » sur un terrain de handball pour sensibiliser les adolescents de plus en plus addicts aux drogues de synthèse. Il crée la Keith Haring Foundation dont l’objectif est de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida. Des œuvres caritatives sont créées aux quatre coins de la planète en dénonçant le racisme, l’apartheid, l’homophobie, la discrimination. Avec frénésie, jusqu’à son dernier souffle, l’artiste réalise des œuvres avec des enfants à l’hôpital Necker de Paris, des orphelinats à New York, ou pour le Centième anniversaire de la Statue de la Liberté. Il meurt en février 1990, tout juste âgé de 31 ans.
Photo : Keith Haring / © Estate of Keith Haring. Licensed by Artestar, New York