Georges Tony Stoll

Le destin du Minotaure

13 mars – 6 juin 2022

Georges Tony Stoll, Le Minotaure, 1997 © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, Sans titre (Je suis là), 1997 © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, Paris Abysse n°357, 2021 © Galerie Poggi, Paris

Vue de l’exposition “Le destin du Minotaure” © Collection Lambert, 2022

Georges Tony Stoll, Les affranchis, 1995 © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, Identification Absurde 5099, 2016 © Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, Paris Abysse 205, 2018

© Galerie Poggi, Paris

Georges Tony Stoll, Sculptures folles © Galerie Poggi, Paris

Vue de l’exposition “Le destin du Minotaure” © Collection Lambert, 2022

Je suis sur cette ligne qui m’entraîne vers l’Absolu, question éminemment intrigante, voire à des moments inquiétante. 

Georges Tony Stoll

Moi, je suis comme les chiens, j’éprouve le besoin de l’infini…
Je ne puis, je ne puis contenter ce besoin ! 

Lautréamont

Au printemps 2022, la Collection Lambert consacre une grande exposition monographique à l’artiste français Georges Tony Stoll.

Invité à occuper l’ensemble des salles du rez-de-chaussée de l’Hôtel de Montfaucon, l’artiste invente un monde hybride où photographies, dessins, sculptures, peintures sur toile ou sur laine, œuvres sonores et vidéos, constituent autant d’éléments sensibles nécessaires au déploiement de ce « territoire de l’abstraction » que Georges Tony Stoll affectionne et dans lequel nous nous trouvons embarqués à ses côtés, libres aventuriers d’une expérience partagée en commun, indubitablement. 

Salle après salle, s’entrelacent des agencements d’images où les objets et les corps peuplent d’étranges paysages formels, comme tenus en équilibre entre dissolution et résolution. Suspendus dans le temps, ils nous apparaissent pourtant ici et maintenant, intraitables terrains de jeux où s’inventent nos rapports à l’espace et au temps. Nous les reconnaissons — émerveillés et vulnérables — tels des mythes enfouis dans les limbes, ramenés à la vie par l’artiste comme des récits possibles qu’il nous faut embrasser à tout prix.

Au fil des brassages et des échos tissés entre les éléments en présence, se dessine ce qui pourrait bien constituer « la matière unique dont dériverait tous les corps » pour reprendre la formule de l’artiste, véritable absolu à la recherche duquel l’exposition nous invite et à travers lequel nous nous rencontrerons.

Le destin du Minotaure puise de manière sensible et non chronologique dans les trente dernières années de création de l’artiste pour construire une situation inédite où se déploient les multitudes  d’images et de récits imaginées par Georges Tony Stoll et dont les visiteurs deviennent les nouveaux dépositaires. Le titre évoque ces vies héroïques éprouvées depuis la nuit des temps alors que s’invitent en filigrane les destins tragiques et flamboyant puisées à même les récits de la Grèce antique. Il nous rappelle la Camargue de Frédéric Mistral, terre d’accueil d’un culte du Torro que Picasso convoqua comme pour établir sa propre mythologie dès les années 1930 et réaliser certaines de ses oeuvres emblématiques auxquelles Georges Tony Stoll se confronte très jeune alors qu’il occupe un poste de gardien au musée Cantini de Marseille. Il invite des figures à la marge, dignes héritières d’une certaine monstruosité que transfigurent les Chants de Lautréamont et qui peuplent aujourd’hui les essais de Kae Tempest.

Commissaire d’exposition : Stéphane Ibars

Avec le soutien de la Galerie Jérôme Poggi.