Claire Tabouret

Les Veilleurs
5 juillet – 4 novembre 2018

L’Errante
7 – 24 juillet 2018 – dans l’Eglise des Célestins

En partenariat avec le Festival d’Avignon

« Des animaux hébergés dans le Nocturama, il me reste sinon en mémoire les yeux étonnamment grands de certains, et leur regard fixe et pénétrant, propre aussi à ces peintres et philosophes qui tentent par la pure vision et la pure pensée de percer l’obscurité qui nous entoure ».
WG Sebald, Austerlitz

À l’été 2017, alors que le musée consacrait une grande exposition à la collection particulière d’agnès b., deux portraits d’enfants peints par Claire Tabouret avaient pris place parmi les plus de 300 oeuvres de cet exceptionnel ensemble allant des débuts de la modernité à la création la plus actuelle.

Née en France en 1981, l’artiste vit et travaille aujourd’hui à Los Angeles et a très tôt intégré de prestigieuses collections privées et publiques. L’exposition présentée à la Collection Lambert constitue une chance de pouvoir admirer un ensemble important de ses portraits de groupes et de ses céramiques, ainsi que de nouvelles peintures réalisées spécialement pour l’occasion.

Les foules d’enfants qui remplissent les toiles de Claire Tabouret nous font face dans d’étranges dispositifs de portraits de groupes savamment orchestrés. Pyramides, camisoles, carnavals, classes ou veilleurs, sont autant d’histoires qui se présentent à nous, portant toutes les traces d’un passé que seuls des attributs vestimentaires aussi précis qu’ils nous sont éloignés, tentent de décrire. « Cela a été, cela appartient à une histoire »* nous disent-ils quand nous ne voulons plus rien savoir du passé.

Chaque troupe à sa manière fait résonner dans l’espace qu’elle habite l’histoire de ces « corps affectés, affectifs »** et devient un lieu de mémoire, de sauvegarde, de rémanence. Quelque chose est là devant nos yeux, comme surgi de l’inconscient collectif, qui fait signe pour nous rappeler à ce que nous sommes.

À leurs côtés, céramiques peintes ou portraits uniques sont essaimés dans les lieux telles des « solitudes mystiques »**, comme échappées du groupe pour signifier encore davantage leur présence, pour en étendre le temps et prolonger la rencontre.

Le second volet de l’exposition intitulé « L’Errante » est présenté dans l’Église des Célestins, du 7 au 24 juillet.

* Jacques Rancière, Figures de l’histoire, PUF
** Georges Didi-Huberman, « Rendre sensible » dans Qu’est ce qu’un peuple ?, La Fabrique

Exposition organisée avec le Festival d’Avignon.
Avec le soutien de la Galerie Almine Rech et du fonds de dotation Emerige.

Photo : Claire Tabouret / © Claire Tabouret