Caroline Bizalion

Arlésienne, diplômée de l’Ecole d’Art d’Aix en Provence, Caroline Bizalion travaille différents médiums dans l’intention de créer des installations. Des collectes sont à l’initiative de ses réalisations. Saisies dans les espaces qu’elle occupe, ses récoltes lui permettent de constituer des collections. Elle s’intéresse à la partie «hors-champs» de ces formes glanées, leurs dimensions non immédiatement visibles.

Ces ressources issus des territoires qu’elle traverse sont variables. Objets désuets, résidus de nature, images vieillies… Ces prélèvements du quotidien apparaissent alors sous des modes différents. Réinterprétés en dessin, en volume avec différents médiums, présentées sous forme d’installation, ou supports lors de performance, ils s’inscrivent de façon sériel dans un nouveau récit.
Il est aussi question d’un geste méthodique de réalisation, une sorte d’itinéraire qu’elle définit consciencieusement et qui instaure un dialogue entre chaque série.

Le choix des matériaux et des supports est en permanence renouvelé. Il sont choisis selon des caractéristiques précises. Souvent fragiles et temporels, Caroline Bizalion instaure une certaine mise en doute et en danger dans ses dispositifs. Elle engage alors un travail dont elle ne contrôle pas l’entièreté du processus. Elle interroge les notions de sauvegarde et de pérennité – ce qui reste et ce qui disparait. Cette dimension aléatoire et la précarité de certains procédés nous rappellent ainsi, au gré des formes évoluant dans l’espace, à la vulnérabilité de nos propres existences.

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« Ce qui reste. Ce qui disparaît

Les récoltes quotidiennes

Après les ateliers de transmission, je marche chaque jour aux abords de la micro-crèche. J’y glane des éléments au sol.
Je décide de nommer ces récoltes « les oubliés ».
Ils vont être le point de départ d’un travail quotidien de dessin.

Dessin d’observation et d’interprétation.
Ce sont de petits éléments souvent cassés, brisés, des sortes de restes, des matières…
 Je pose mon regard sur ces oubliés, les entoure, les organise, les dispose.
Je tente chaque après-midi de les inscrire dans un nouveau récit, leur inventer une autre trajectoire dans un espace singulier.

Récits d’expérience

Je retranscris chaque jour par écrit l’expérience et les sensations vécues durant les ateliers de transmission avec les enfants.
Je cherche à rendre compte. Anecdotes, attitudes, actions, réponses, détails retenus…
Les choses qui se sont inscrites, les sensations perçues.

Que ces instants partagés restent quelque part encore, au delà de nos mémoires.
 Je décide d’associer ces retours d’expérience aux éléments récoltés au sol.
Ces ensembles constituent alors un memento.

La série des 6 dessins et surfaces colorées, « Les oubliés », vient prolonger ces différents protocoles de recherche et de travail initiés durant la période de résidence.
En empruntant un peu de chaque élément récolté, de chaque sensation écrite, de chaque moment partagé, les formes apparaissent, s‘installent et s’organisent comme un tout.

Dissimulées ou apparentes, ces présences oubliées conjuguent alors un nouveau récit. Les éléments dessinés se révèlent ailleurs, dans d’autres espaces, dans de nouvelles configurations et s’autorisent, ensemble, à devenir…à continuer. »

Caroline Bizalion

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En résidence
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 « Ce qui reste. Ce qui disparaît. 

Les ateliers de transmission ce sont articulés autour de 2 axes : « ce qui reste . ce qui disparaît »

Des actions momentanées :

…ce qui disparaît

Des propositions d’expérimentation autour d’un geste, d’un matériau, d’un sens, d’un outil.
Les enfants étaient invités à découvrir librement, sans contrainte.
Être dans l’agir plus que dans le faire. Les outils utilisés étaient choisi pour leur qualité éphémère et offraient de nombreuses approches plastiques.

 

Dessiner avec de l’eau; dessiner sur sa main – son pied – son bras; faire le contour interne d’une forme, animer les surfaces, jouer avec les couleurs, dessiner avec de la farine, mélanger des couleurs, observer ce qui se passe, recommencer , froisser des papiers, écouter des sons, réagir, performer…

Des actions continues :

Ce qui reste…


Des propositions d’expérimentation et de création collective
Les enfants ont agi ensemble, en interaction avec le groupe et les professionnels de la crèche. Le matériel mis a leur disposition permettait de garder une trace, un témoignage.

Modeler de l’argile, faire des empreintes de ses jouets, mouler sa main dans du papier d’aluminium, son pied, son doudou, froisser, écraser, écouter, recommencer, dessiner avec du scotch, fabriquer ses propres gommettes, coller, assembler, repositionner, réaliser un dessin collectif, manipuler la peinture, utiliser des tampons, créer une trame, croiser les gestes et les empreintes…

Les enfants accueillis par la micro-crèche ont entre 3 mois et 3 ans.
Chaque matin, un petit groupe d’une dizaine d’enfants (âges confondus) a pu participer.
Les propositions d’atelier étaient installées avant leur arrivée, ils les découvraient en entrant. Chacun était libre de s’en saisir ou pas. J’étais présente à leur coté.

L’ensemble des réalisations des enfants est présentée sous forme d’installation collective telle une collection d’actions, de gestes, de présences créatives.

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En atelier

Du 18 au 22 juillet, avec les enfants de la micro-crèche de Piolenc.