Les yeux verts

Une proposition de Pascale Cassagnau pour la Collection Lambert

Des samedis de février à décembre 2025

Auditorium de 16h30 à 18h

« D’où vient l’image et où va l’image, investie par des formes surajoutées sur les vues ? Faut-il entendre avec notre œil un autre discours qui serait égrené par ces ajouts, appelés ciselures par l’artiste?  Selon quelles modalités le son développe- t- il, dans un no man’s land extra filmique, ces strates narratives sinueuses et hautement réalistes ? » (Isidore Isou, Traité de bave et d’éternité, 1951)

« Un film de Béla Tarr, ce sera désormais un assemblage de ces cristaux de temps où se concentre la pression « cosmique ». Plus que toutes ses images méritent d’être appelées des images-temps, des images où se rend manifeste la durée qui est l’étoffe même dont sont tissées ces individualités qu’on appelle situations ou personnages. » (Jacques Rancière, Béla Tarr, Le temps d’après, 2011)

Les Yeux Verts  pourrait  participer à l’élaboration d’une une cartographie des écritures filmiques contemporaines, relevant des espaces croisés de la fiction  et  du documentaire, sous la forme de l’essai filmique, du film d’artiste, aux  qualités d’écriture, aux « qualités discrépantes », pour emprunter ici cette expression à Isidore Isou, dont la dimension expérimentale engage une réflexivité et des capacités à questionner le monde et sa représentation.

Ainsi la prise en compte de la nature transdisciplinaire et transculturelle des films, la mise en exergue d’une autre cartographie du cinéma contemporain, ainsi que le déplacement des limites temporelles et spatiales de leur « exposition-diffusion », enfin les nouveaux modes de production des films, proches en outre de l’économie composite et croisée de la création contemporaine.