Hanna Rochereau

La pratique d’Hanna Rochereau explore les tensions entre consommation rapide et conservation. À travers la peinture et la sculpture, elle interroge les dispositifs d’exposition, les espaces de stockage, et les objets modestes comme la boîte en carton. Son travail s’appuie souvent sur l’architecture et les strates historiques des lieux qu’elle investit, comme dans Everything not saved will be lost, présenté à La Fonda, ancien salon de Gabrielle Chanel à Biarritz.

En s’inspirant d’archives, de salles de stockage et de vitrines vides, Rochereau détourne les codes du luxe et du désir pour révéler l’invisible : les espaces de transition, les objets oubliés, la mémoire des corps. Ses œuvres mettent en scène la « production de permanence », un concept issu des réflexions de Donna Haraway, en confrontant les temporalités lentes de la conservation aux rythmes effrénés de la consommation.

Dans des installations aux accents poétiques et critiques, elle transforme l’ordinaire en matière à réflexion, jouant sur les détournements formels et les paradoxes temporels. Rochereau vit et travaille entre passé, présent et fiction.

Du 14 au 25 juillet 2025

Ehpad, centre d’art La Maison Paisible

« Archives »

Pour cette nouvelle session Rouvrir le monde, Hanna Rochereau rencontre les anciennes et anciens de la Maison Paisible, Ehpad dans lequel la Collection Lambert et l’artiste Mohamed El Khatib développent un projet de centre d’art permanent.

Hanna Rochereau propose aux résidentes et résidents d’explorer d’une nouvelle manière la notion d’archive, souvent perçue comme un outil froid de conservation. Ici, elle ne se réduit pas à un simple lieu de mémoire mais se elle se déploie comme un espace de fiction, de mise en récit, et de réinterprétation. L’archive contient des fragments, des traces, des silences — autant de matières premières pour la création.

Ils et elles travaillent à partir d’un document, d’une photo, d’une note, ou même d’un oubli issu d’une archive choisie, personnelle ou collective, réelle ou inventée. L’enjeu est de donner une nouvelle vie à ce fragment : le détourner, le compléter, le mettre en scène. À travers cette réactivation, ils et elles composent des récits sensibles, poétiques, parfois absurdes, qui questionnent ce que l’on décide de garder, et pourquoi. Ce projet invite à voir l’archive comme un terrain d’imagination, une fabrique de récits. Elle devient alors le lieu où passé, présent et fiction se rencontrent. Cette démarche, ancrée dans sa pratique, l’encourage à partager ce regard avec les participantes et participants, et à transmettre des outils pour faire parler ce qui a été tu.

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Hanna propose un travail basé sur le principe des boîtes d’archives. Les participantes et participants seront invités à choisir 3 à 5 dates importantes dans leurs vies.

Chaque jour, ils consacreront le temps de l’atelier à exprimer un de ces souvenirs par des moyens libres : collage, dessin, peinture, mots, poésie…

À la fin de chaque séance, les œuvres seront rangées dans une boîte, symbolique et personnelle.

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Atelier « Archives »