gb agency
Dans le cadre de Grand Arles Express
23 juin – 29 septembre 2024
De 2001 à 2024, gb agency fut un lieu d’exposition, une galerie privée, une inspiration pour beaucoup, une respiration. Tout à la fois, à l’image des nombreux rôles incarnés par ses fondatrices, Nathalie Boutin et Solène Guillier, historiennes de l’art et commissaires d’exposition, qui ont fait de leur vie une aventure à inventer avec les artistes, et à partager.
Par la polyphonie des formes, des idées et des voix qu’elle convoque, Le rôle d’une vie prolonge ce que le programme de gb agency a toujours tenté de déployer, soit un engagement artistique et politique face aux contingences, aux contradictions et aux bouleversements de notre société contemporaine. Cette exposition est aussi le témoin d’une conversation précieuse et rare qui a caractérisé le travail de galerie au fil des années, entre des personnes liées par un respect mutuel et une relation à long terme, autour d’une même croyance en l’art dans un monde empêché. Soit un dialogue en actes qui s’est articulé et continuera sans doute de raisonner autour d’un désir, voire d’une demande : comment s’équiper avec les artistes en pensées, en actions, en gestes et en imaginaires et opérer ensemble des déplacements sensibles et critiques en regard de son temps ?
En écho à plusieurs œuvres ici réunies qui font appel au souffle, gb agency était ainsi un lieu où l’on respirait mieux, où l’on venait découvrir des artistes de différentes générations et géographies au travers de rencontres inédites et de relectures nécessaires, où les formes de l’exposition étaient travaillées et expérimentées, où il était possible de douter collectivement pour plus d’émerveillements.
Dans une nouvelle mise en regard, Le rôle d’une vie propose des œuvres qui témoignent chacune à leur manière de cette odyssée de 23 ans — par définition un long voyage empli de péripéties et d’évènements extraordinaires — et atteste une fois encore de la vision pionnière d’une structure tournée vers celles et ceux qui cherchent, inventent et créent. Elles sont des œuvres qui ont la capacité de se conjuguer au passé comme au futur, au singulier comme au pluriel, pour mieux nous parler d’aujourd’hui, de certaines de nos asphyxies, et peut-être plus que toute autre chose, de lendemains plus respirables.
Élodie Royer