La peinture est morte, vive la peinture !

Chefs-d’œuvre de la peinture dans la Donation Yvon Lambert

1er juillet 2023 au 11 février 2024

Jean-Michel Basquiat, She Installs Confidence and Picks His Brain Like a Salad, 1988
Huile et acrylique sur bois
Donation Yvon Lambert en 2012 / Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© The Estate of Jean-Michel Basquiat/ADAGP, Paris 2023/Cnap
Photo : Collection Lambert

Anselm Kiefer, Die Rheintöchter, 1969-1989
Craie sur plomb monté sur collage photographique et objet métallique
Donation Yvon Lambert en 2012
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© Anselm Kiefer. Photo : Atelier Anselm Kiefer

Brice Marden, Mur chez Lambert, 1973
Triptyque, huile et cire d’abeille sur toile
Donation Yvon Lambert en 2012
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© Adagp, Paris, 2023. Photo : Collection Lambert

Sol LeWitt, Wall Drawing #538: On Four Walls, Continuous Forms with Color Ink Washes Superimposed, 1987 (détail)
Œuvre à protocole, encre
Donation Yvon Lambert en 2012
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© Sol LeWitt/ADAGP, Paris 2023. Photo : Pascal Martinez

Robert Combas, L’Enlèvement de nuit avec centaure et couple à l’arraché, 1988
Acrylique sur toile
Donation Yvon Lambert en 2012
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© Adagp, Paris, 2023. Photo : Cédrick Eymenier

 

Robert Ryman, Lisson, 1972
Peinture glycérophtalique sur toile de lin

André Cadere, Barre de bois rond A 12300040
Barre formée de vingt segments de bois peints de quatre couleurs différentes
Donation Yvon Lambert en 2012
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© Adagp, Paris, 2023/© Courtesy Succession André Cadere et Galerie Hervé Bize, Nancy. Photo : David Giancatarina

 

On Kawara, SEPT. 26, 1978, 1978
De la série « Today », 1966-2013
Acrylique sur toile, page du New York Post du 26 septembre 1978 et boîte en carton
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© One Million Years Foundation. Photo : David Giancatarina

Niele Toroni, Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers (30 cm), 2000
Peinture murale in situ dans l’hôtel de Caumont
Acrylique
Donation Yvon Lambert en 2012
Collection Centre national des arts plastiques en dépôt à la Collection Lambert
© Adagp, Paris, 2023. Photo : David Giancatarina

Mais le tableau est toujours là pour nous dire où nous sommes.

Rene Ricard, Le serment d’allégeance, 1969

À partir des années 1960, au moment où Yvon Lambert entame sa carrière de galeriste et défend en pionnier les nouvelles avant-gardes artistiques – art conceptuel, art minimal, land art – la peinture est remise en question par une nouvelle génération d’artistes et de critiques engagés dans la redéfinition du champ de l’art dans sa globalité. Objets spécifiques, œuvres à l’état de concept ou autres arts d’attitudes témoignent de nouvelles manières de penser, de concevoir ou de partager l’art et semblent condamner la peinture à sa disparition inéluctable. « La peinture est morte ! » diront certains à l’unisson.

C’est sur ce constat aussi triste qu’erroné que de jeunes artistes décident dans les années 1980 de célébrer à nouveau cette pratique indissociable de la notion même d’art. Avec une certaine ironie, la mort de la peinture pousse alors certains à jouer avec sa dépouille dans une danse effrénée et constitue pour beaucoup le meilleur moment pour commencer à peindre.

Cette peinture du recommencement, dont l’héroïsme et la vitalité s’inscrivent au cœur du foisonnement créatif des années 1980, séduit rapidement Yvon Lambert. Guidé par une passion indéfectible pour la nouveauté, il accueille dans sa galerie une multitude de peintres qui, s’ils ambitionnent de souffler un vent nouveau, partagent avec les artistes de la génération précédente – non sans une certaine jubilation – le programme singulier du galeriste.

Certains ont vu dans les choix d’Yvon Lambert une rupture totale et condamnable avec ce qui constituait l’âme de la galerie. C’était mal comprendre la vision d’un homme à l’écoute des évolutions de l’histoire de son temps, tout comme le constat d’une mort irrémédiable de la peinture au cours des décennies passées avait évacué trop rapidement un pan entier de la création la plus avant-gardiste.

Remonter le temps depuis les années 1980 jusque dans les années 1960 en présence des œuvres de la Donation Yvon Lambert permet de faire l’expérience des bouleversements esthétiques liés à la pratique de la peinture tout en éprouvant la permanence d’un médium au centre des réflexions sensibles de la seconde moitié du XXe siècle.

Commissaire de l’exposition : Stéphane Ibars 

Les artistes : Miquel Barceló, Robert Barry, Jean-Michel Basquiat, James Bishop, Jean Charles Blais, Robert Combas, Enzo Cucchi, Louis Jammes, Anselm Kiefer, Bertrand Lavier, Loïc Le Groumellec, Robert Mangold, Brice Marden, Agnes Martin, Olivier Mosset, Edda Renouf, Robert Ryman, Julian Schnabel, Richard Serra, Niele Toroni.