Candice Breitz

Post Script

10 février – 18 mai 2008

@ Pascal Martinez

@ Pascal Martinez

@ Pascal Martinez

@ Pascal Martinez

Sur la scène artistique contemporaine, Candice Breitz apparaît comme un véritable symptôme de notre époque. Représentatif de la génération Postproduction, son travail surprend par une utilisation radicale des nouvelles technologies. À l’instar d’autres artistes de renommée internationale arrivés sur le devant de la scène artistique dans les années 90 – Philippe Parreno, Douglas Gordon, Pierre Huyghe, Christian Marclay, Francesco Vezzoli –, elle utilise le sampling, le cut up, le détournement, le piratage d’images comme autant de nouveaux mediums de création.

Née en Afrique du sud, pays où la télévision se développe en même temps qu’apparaissent dans les foyers les premiers magnétoscopes – permettant tout à la fois l’enregistrement des programmes et leur visionnage en dehors des contraintes imposées par les médias de masse (temporalité, contrôle, censure…) –, Candice Breitz oriente très vite son travail sur le potentiel émancipateur qu’offrent ces nouvelles technologies. Refusant la posture d’un consommateur passif d’images formatées, elle sélectionne, prélève, découpe, détourne pour recomposer son propre scénario.

Les œuvres qui en résultent ont ainsi en commun aussi bien leur fascination pour les images produites par les médias de masse – publicités de magazines, clips musicaux, soap opéras, films hollywoodiens – qu’un certain recul critique à leur égard. Car si la culture globale est bien au centre du travail de l’artiste, il ne s’agit en rien d’une mystification béate, mais bien de la création d’une nouvelle relation entre le spectateur et ces images, plus complexe et critique que celle induite par leur réseau de diffusion traditionnel.

Au-delà du potentiel critique qu’elles génèrent, les œuvres de Candice Breitz donnent au spectateur les clefs d’un nouveau savoir et par la même le pouvoir de repenser sa façon d’être au monde. Car si les dispositifs qu’elle crée rivalisent tous de complexité, d’ingéniosité technologique, ils ont en commun de placer le spectateur au centre d’une proposition aussi claire que séduisante : se réapproprier le monde médiatique, le façonner à son idée.