Andres Serrano

Torture

Exposition organisée en collaboration avec a/political dans le cadre du programme officiel du Grand Arles Express initié par les Rencontres d’Arles.

3 juillet – 25 septembre 2016

« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Évangile selon saint Luc XXIII, 34

Pour sa troisième exposition à la Collection Lambert, Andres Serrano présente sa dernière série sur laquelle il a commencé à travailler en 2005 à la demande du New York Times Magazine. Grâce à sa rencontre avec l’organisation a/political dont le siège est situé à Londres et les ateliers de production à Maubourguet, à l’ouest de Toulouse, l’artiste a reçu tout le soutien logistique pour produire les oeuvres qui, comme toujours avec Andres Serrano, sont au coeur de l’actualité internationale.

Cette exposition propose d’associer à ces photographies sur une Histoire de la Torture un ensemble de trente-trois gravures de Goya, prêté par le Musée d’Oldenburg en Allemagne. Ce vis-à-vis entre la crudité de l’image photographique d’Andres Serrano et l’horreur sublimée des Caprices et des Désastres de la Guerre de Goya, permet d’exposer l’indicible, comme le questionnait le valet de chambre du grand Maitre: « Pourquoi peignez-vous de telles horreurs ? » avait demandé son domestique à Goya. « Pour demander éternellement aux hommes de ne pas être des barbares », lui avait-il répondu.

« Torture » d’Andres Serrano débute par les guerres de religion d’un autre temps obscurantiste, celui de l’Inquisition du Moyen Âge qui a sévi jusqu’à l’aube du Siècle des Lumières. L’artiste s’est ensuite engagé dans une cartographie photographique des lieux symboliques de la torture au XXe siècle : ceux des camps de la mort qui servaient l’idéologie nazie où six millions de Juifs furent déportés et tués ; ceux de la Guerre froide avec les prisons et les bureaux d’interrogatoire de la Stasi où la torture est machiavélique et psychologique ; ceux qui rappellent les pires moments en Irlande du Nord où après le fameux Bloody Sunday, certains prisonniers furent isolés du monde par une cagoule portée en permanence.

Ce questionnement photographique replace en filigrane l’humain au centre de cette démarche de l’artiste qui nous renvoie aux heures sombres de l’Espagne, du Pays Cathare, de l’Allemagne, de la Pologne, puis de l’Irlande et enfin de l’Orient et du fameux Axe du Mal, projet qui a justifié l’action de George W. Bush après les attentats du 11 septembre.

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