Les yeux verts

Cycle de projections vidéo proposé par Pascale Cassagnau

Un samedi par mois à partir de février 2025

Auditorium – 15h30

Tarif : 5€

Réservation à billetterie@collectionlambert.com

Pascale Cassagnau est docteur en histoire de l’art et critique d’art, responsable des collections audiovisuelles et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques depuis 2008.

Les Yeux Verts est un programme de projections dans l’auditorium à partir des oeuvres acquises ou produites par le CNAP. Les Yeux Verts pourrait participer à l’élaboration d’une cartographie des écritures filmiques contemporaines, relevant des espaces croisés de la fiction et du documentaire, de l’essai ou du film d’artiste. Ainsi la prise en compte de la nature transdisciplinaire et transculturelle des films propose un arpentage renouvelé de l’image en mouvement.

Avec Dennis Adams, Dora Garcia, Ben Russell, Johan Grimonprez, Florence Lazar, Douglas Gordon, Jonas Mekas, Hadjithomas Joreige, Manon de Boer, Valérie Jouve, Carlos Casas.

Programmation :

I had nowhere to go

5 Avril – 15h30
Projection / Rencontre avec Douglas Gordon, Jonas Mekas

Jonas Mekas décrit son journal filmé comme une archive du temps présent, capturant New York, ses amis et son quotidien. Son œuvre sonore À Pétrarque (2003) prolonge cette démarche avec 54 fragments autobiographiques. I Had Nowhere to Go, de Douglas Gordon, adapte son récit d’exil sous forme d’un film sans images, porté par la voix de Mekas. Ce portrait cinématographique évoque migration, errance et mémoire, cherchant à traduire en sons les émotions de l’exil face à l’impensé de la barbarie nazie. La genèse du film puise dans une œuvre de Gordon, Raise the Dead(1996), qui abordait déjà les traumatismes du XXe siècle.

Dancehall

3 mai – 15h30
Projection / Rencontre avec Cecilia Bengolea

Cécilia Bengoléa, danseuse et vidéaste franco-argentine, déconstruit les codes esthétiques à travers la danse. Co-fondatrice de Vlovajob Pru avec François Chaignaud, elle revisite les danses collectives en mêlant ballet classique et musiques réinventées. Son travail explore les danses urbaines (Voguing, Dancehall, Hip-Hop) dans leurs contextes culturels et politiques. Ses performances, entre corps sculptés et numériques, interrogent les différences sociales, sexuelles et économiques. Inspirée par l’Amérique latine et les Caraïbes, elle filme des danses comme langage universel, révélant leur potentiel utopique et critique.

Les Disparates, Une lente introduction

7 Juin – 15h30
Projection / Rencontre avec Cesar Vayssié, Boris Charmatz

André S. Labarthe conçoit le filmage comme un piège à hasard, privilégiant l’expérimentation sur l’intention. Son approche capte les gestes quotidiens et le flux temporel de la danse. Dans Les Disparates, César Vaissié met en lumière le dispositif scénique de Boris Charmatz et Dimitri Chambas, intégrant danse et cinéma dans un théâtre du corps abstrait. Une lente introduction, réinterprétation en 35mm de Herses, plonge les danseurs dans un noir absolu où les corps s’entrelacent en silence. Le film explore trois utopies : celle du sujet, du couple et de la communauté.

Sommerspiele

4 Octobre – 15h30
Projection / Rencontre avec Ezster Salamon

Eszter Salamon élargit les outils d’expression de la danse à travers performances, films et installations. Elle explore la chorégraphie comme une machine traversant divers médias pour questionner l’identité et l’Histoire. Sommerspiel met en scène Ester Salamon en Valeska Gert, artiste résistante au fascisme, déambulant dans l’ancien site olympique nazi de Berlin. Son corps nu interroge les idéologies du passé et la violence encore subie aujourd’hui. Inspirée par Gert, Salamon reprend son travail sur la discontinuité vocale et la fragmentation du mouvement, inscrivant la résistance artistique dans un dialogue avec l’architecture.

Atelier des sons & expression spontanée

8 Novembre – 15h30
Projection / Rencontre avec Vincent Epplay

Vincent Epplay explore la création sonore et visuelle expérimentale en réemployant des archives vernaculaires. Son travail s’appuie sur des documents pédagogiques et scientifiques obsolètes, comme les films Freinet, qu’il revisite en hommage à cette pédagogie libératrice. Élevé dans une école Freinet, il met en lumière ces pratiques éducatives innovantes, où élèves et enseignants produisaient revues, films et disques. Par un montage inspiré du cinéma expérimental, il recrée une matière multimédia qui célèbre la liberté de création anonyme et l’esprit collectif d’une école émancipatrice.

One Two, Many

Projection / Rencontre avec Manon de Boer
6 Décembre – 15h30

Manon de Boer, artiste hollandaise basée à Bruxelles, explore le cinéma comme territoire de création. Ses premiers films sont des portraits silencieux, tandis que d’autres, comme Attica (2008) ou Presto, interrogent le son et la musique. Son œuvre tisse des récits fragmentaires et hétérogènes, mettant à distance le cinéma lui-même. One, Two, Many (2012), conçu pour la Documenta 13, explore les espaces d’écoute : un flûtiste en quête de souffle, la voix de Roland Barthes sur l’idiorythmie, et un chœur interprétant Scelsi, où chaque corps trouve son propre rythme, créant une esthétique de la distance et de l’écoute.