Les Disparates, Une lente introduction

7 Juin – 15h30

Projection / Rencontre avec Cesar Vayssié, Boris Charmatz

Dans le cadre du projet Les Yeux Verts, proposition de Pascale Cassagnau pour la Collection Lambert.

Le cinéaste André S.Labarthe a inventé un dispositif de travail et de filmage dans ses films sur la danse ou sur le spectacle vivant. Qu’il décrit ainsi : « Le dispositif est moins une machine à mettre de l’ordre qu’un piège à attraper le hasard, à fixer ces petits détails qu’on pourrait trouver anodins, ou farfelus, ou anecdotiques, ou simplement idiots, mais qui sont, en fait, le tissu même du film qui est en train de se faire. Au fond, l’ennemi, c’est l’intention. Pour moi, la mise en scène est ce qui permet d’exterminer toute trace d’intention. Vous comprenez le prix que j’accorde à des concepts comme : hasard, chance, expérimentation. Ce sont des choses qui m’intéressent prodigieusement dans ce que ça entraîne de réflexion sur la nature du cinéma. »  L’analyse des gestes et du temps fait advenir un langage des gestes du quotidien et une pure temporalité. Le langage cinématographique du montage, de l’ellipse, parvient à dire le flux temporel propre à la danse et sa grammaire gestuelle, en instaurant une nécessaire distance première. A partir d’une œuvre scénique de Boris Charmatz, Dimitri Chambas, César Vaissié met en exergue dans son film Les Disparates, la notion de dispositif propre aux deux chorégraphes -danseurs, le travail de l’image et l’intégration de la danse dans le réel. Ici danse et cinéma engendrent un théâtre du corps sans dialogue et d’un quotidien abstrait, en une suite de motifs combinatoires.

Le film Une lente introduction est une réinterprétation en 35mm de la pièce originelle Herses (une lente introduction). L’artiste Gilles Touyard en a conçu le sol, permettant un repère spatial au sein d’un noir absolu qui entoure la surface active de la danse. De façon hypnotique, des corps se rencontrent, s’emmêlent, s’enroulent dans une lenteur portée par le silence qui expose l’impermanence des figures. Le film, comme la version chorégraphiée, s’attache à élaborer trois utopies : celle du sujet, celle du couple, celle de la communauté.