Pauline Bastard
Mardi 24 mars – 19h00

Le FIDMarseille et la Collection Lambert vous proposent des séances de cinéma présentant des œuvres programmées lors des récentes éditions du festival suivi d’un échange en présence des cinéastes.
Synopsis
Un homme en survêt gris et polaire bleue trie des vêtements devant un hangar au volet métallique à moitié levé. On est au centre Emmaüs de Grenoble. Le client se faisant rare, les compagnes et compagnons s’ennuient devant les étalages et prennent nonchalamment la pose devant la caméra de Pauline Bastard. Tout change lorsque l’un d’eux, découvrant un appareil en état de marche au fond d’un bac, commence à prendre des photos des objets et des personnes. Les vêtements deviennent costumes, les meubles éléments de décor, les objets les plus banals, kitsch ou insolites, migrent vers le royaume esthétique du readymade. Leur seconde vie n’attendra pas l’acte d’achat : elle a lieu là, dans le purgatoire soudain joyeux de l’entrepôt. Ce qui n’était au départ qu’un jeu pour tromper l’ennui se transforme en une entreprise de création collective d’une puissance subversive d’autant plus convaincante et émouvante qu’elle se développe sans une phrase, selon le processus naturel d’un compagnonnage au long cours. Au fil des plans, Pauline Bastard joue malicieusement de la confusion et des écarts entre son regard, ses cadres, et ceux des compagnes et compagnons photographes et vidéastes. Portrait, autoportrait, nature morte, imagerie pop ou publicitaire : sans avoir l’air d’y toucher, c’est toute une histoire de l’art et de l’image que le collectif traverse et reformule dans un mélange d’insolence et d’innocence. L’entrepôt Emmaüs se dédouble en galerie d’art, et l’on ne sait si le catalogue que fabriquent les compagnons avec leurs images est celui d’un magasin ou d’une exposition. Après Les Adversaires (FID2022), et Construire les liens familiaux (FID2023), Pauline Bastard poursuit son exploration collective des possibles du recyclage et du désœuvrement. Défense et illustration de la seconde main, Bonne Journée est le tendre et brillant prototype du plus écologique et durable des cinémas.
Cyril Neyrat
BONNE JOURNÉE
Pauline Bastard
France, 2025, 53’
Grand Prix de la Compétition Française,
FID 2025
Infos pratiques
- Tarif normal : 5€ – Réservation en ligne
- Gratuité (sur présentation d’un justificatif) : enseignants, moins de 25 ans, demandeurs d’emploi ou bénéficiaires de minima sociaux, membres des Amis de la Collection Lambert, journalistes, personnes en situation de handicap. Attention : Les billets gratuits sont à retirer uniquement sur place. Aucune gratuité ne peut être obtenue en ligne. Ouverture de caisse à 18h30.
